Vous connaissez peut-être Ariane Racicot si vous êtes l’une des 18 millions de personnes qui ont écouté sa version pianistique de Bohemian Rhapsody sur YouTube. Jeune pianiste montréalaise aux velléités jazz puisées volontairement chez des ‘’influenceurs’’ tels Tigran Hamasyan et Chick Corea, peut-être aussi un peu chez Avishai Cohen et chez le Québécois Jérôme Beaulieu, Ariane Racicot est également liée au rock et au métal par ses écoutes de jeunesse, dont les traces se manifestent dans sa musique.
Cet EP de cinq pièces instrumentales en trio piano-batterie-basse électrique révèle une artiste de talent, qui pratique un jazz moderne aux harmonies ouvertes et à l’énergie communicative. Envolée est un titre parfaitement adéquat tellement on a l’impression de prendre de l’altitude et d’embrasser un paysage panoramique en écoutant l’album. Les rythmes propulsifs ont une teinte énergique rock qui encadre bien le discours mélodique de Racicot. Les improvisations, contrôlées à l’aune de ce squelette formel, ne sont jamais débridées et n’échappent jamais au centre d’attraction et cœur battant de la musique, le caractère direct du partenariat rythme-mélodie.
Une seule pièce, Crépuscule, fait office de balade, et surtout de pause nécessaire.
De très belles promesses nous sont annoncées avec ce premier opus de la jeune pianiste et compositrice Ariane Racicot. J’ai hâte d’en entendre plus.