Pays : États-Unis Label : Jagjaguwar Genres et styles : alt country / americana / country Année : 2022

Angel Olsen – Big Time

· par Stephan Boissonneault

En 2019, Angel Olsen, l’une des coqueluches des auteurs-compositeurs-internationaux alterno, semblait opter pour un son plus pop synth-wave, avec All Mirrors; elle avait, grosso modo, troqué la guitare luxuriante et cosmique pour un mur de synthétiseurs analogiques et modulaires. Or, sur son nouvel album Big Time, elle s’est trouvé une place dans l’americana country. Ce n’est pas la première fois qu’Angel Olsen expérimente ce son, mais sur Big Time, sa voix opératique se marie ridiculement bien avec la guitare lap steel, les crescendo d’orgue country, les trilles de mandoline et le Mellotron chaud qui évoquent ce que faisaient, dans les années 70, Tammy Wynette ou Loretta Lynn. Elle a toujours voulu que ses disques donnent l’impression qu’un groupe joue en arrière-plan avec sa voix au premier plan; son souhait est désormais exaucé.

Il pourrait y avoir une raison thématique au passage d’Angel Olsen dans le mysticisme country de Big Time. Ce genre est lié aux périodes de perte et d’épreuves, et Angel en a eu sa part ces dernières années. Son père est décédé à peu près au moment où elle a filmé le puissant duo Like I Used To avec Sharon Van Etten. Quelques mois plus tard, sa mère s’en est aussi allée.

Compte tenu de ce double deuil, Big Time est empreint de chagrin. Il ne s’agit toutefois pas d’un album triste, mais d’une célébration des souvenirs chantés par l’une des voix les plus puissantes de la musique actuelle. Certaines chansons, dont Ghost On et Dream Thing, dépeignent également Angel en train d’accepter son homosexualité et ses nouveaux amours. On songe surtout à la chanson-titre, coécrite par sa partenaire Beau Thibodeaux, scénariste à HBO.

Right Now pourrait être l’un des titres les plus vulnérables et les plus impressionnants qu’elle ait écrits depuis l’époque de Burn Your Fire for No Witness. La chanson donne l’impression qu’Angel s’adresse à son passé. La fin est envoûtante et sinistre, avec sa ligne de guitare qui ressemble à une version moderne de la mélodie de Dies iræ.

Big Time est un album magnifique. Je dois admettre que l’ancienne Angel me manque, avec sa voix qui flotte dans la guitare réverbérée, mais cette nouvelle aventure semble la rendre plus confiante et plus à l’aise.

Tout le contenu 360

Domaine Forget 2025 | Le Winterreise de Schubert dans les doigts et dans la voix de Rachel Fenlon

Domaine Forget 2025 | Le Winterreise de Schubert dans les doigts et dans la voix de Rachel Fenlon

Virée classique 2025 | Composer pour l’octobasse: un défi de taille?

Virée classique 2025 | Composer pour l’octobasse: un défi de taille?

Festival des traditions du monde de Sherbrooke (FTMS): la diversité d’aujourd’hui, bien au-delà des folkores 

Festival des traditions du monde de Sherbrooke (FTMS): la diversité d’aujourd’hui, bien au-delà des folkores 

Virée classique| Le pianiste Martin Helmchen : passion et intensité jusqu’au bout des doigts

Virée classique| Le pianiste Martin Helmchen : passion et intensité jusqu’au bout des doigts

Virée classique | Orchestre de Jeux Vidéo : Quand Mère Nature rencontre carte mère

Virée classique | Orchestre de Jeux Vidéo : Quand Mère Nature rencontre carte mère

12e Virée classique de l’OSM expliquée par Marianne Perron | La nature sublimée par la musique

12e Virée classique de l’OSM expliquée par Marianne Perron | La nature sublimée par la musique

Virée classique | Le coup d’envoi au Stade olympique, plus qu’un buffet populaire

Virée classique | Le coup d’envoi au Stade olympique, plus qu’un buffet populaire

Présence autochtone | Native Mafia Family, pionnier du hip-hop innu

Présence autochtone | Native Mafia Family, pionnier du hip-hop innu

Virée classique | Obiora : Concert-festin pour les yeux et les oreilles de toute la famille!

Virée classique | Obiora : Concert-festin pour les yeux et les oreilles de toute la famille!

Vendredi sur Mer – Malabar Princess

Vendredi sur Mer – Malabar Princess

Tommy Crane/David Binney – The Isle

Tommy Crane/David Binney – The Isle

Présence autochtone | Forestare : la force tranquille de la musique et des valeurs

Présence autochtone | Forestare : la force tranquille de la musique et des valeurs

Orford 2025 | Stick&Bow, hommage aux transgresseurs

Orford 2025 | Stick&Bow, hommage aux transgresseurs

Curtis Nowosad – I am doing my best

Curtis Nowosad – I am doing my best

George Crotty Trio – Heart Music

George Crotty Trio – Heart Music

Quatuor Bozzini – Owen Underhill : Songs and Quartets

Quatuor Bozzini – Owen Underhill : Songs and Quartets

Tina Leon – Push & Pull

Tina Leon – Push & Pull

Sean Clarke – A Flower for my Daughter

Sean Clarke – A Flower for my Daughter

English National Opera Orchestra/Martyn Brabbins – Havergal Brian : Agamemnon; Sinfonia tragica; Symphony no 12

English National Opera Orchestra/Martyn Brabbins – Havergal Brian : Agamemnon; Sinfonia tragica; Symphony no 12

The Curious Bards – Sublimation : Songs and dances from 18th-century Scandinavia

The Curious Bards – Sublimation : Songs and dances from 18th-century Scandinavia

Ensemble Masques/Olivier Fortin – Bach, Telemann & Albinoni: Concerti

Ensemble Masques/Olivier Fortin – Bach, Telemann & Albinoni: Concerti

Quinton Barnes – Black Noise

Quinton Barnes – Black Noise

François Leleux/Lisa Batiashvili/Frankfurt Radio Symphony – Future Horizons

François Leleux/Lisa Batiashvili/Frankfurt Radio Symphony – Future Horizons

Nate Mercereau · Josh Johnson · Carlos Niño – Openness Trio

Nate Mercereau · Josh Johnson · Carlos Niño – Openness Trio

Inscrivez-vous à l'infolettre