Entre le néoclassique et le jazz, Aqualudes est le premier album solo d’Amélie Fortin, qu’on a connu comme l’une des deux diodes de Fortin-Poirier, duo de piano quatre mains. Amélie a également joué avec Pierre Lapointe, Natalie Choquette, Angèle Dubeau et La Zarra. Cet EP d’à peine quatre plages offre néanmoins un portrait des influences structurelles classiques de la pianiste qui a été formée à l’Université de Montréal sous la supervision de Paul Stewart. Sur des charpentes identifiées Prélude, Toccate ou Valse, Fortin s’amuse à pimenter ses fresques miniatures, inspirées de l’eau, avec des coloris harmoniques cueillis dans le jazz. On navigue ainsi au gré de flots ondoyants qui bercent les sens, même si parfois ça brasse un peu. En effet, à travers ces courtes partitions, Fortin cherche principalement à rendre hommage à la beauté de l’eau et de ses diverses manifestations naturelles sur le territoire québécois, chères à son cœur. La grâce impressionniste de Rivière-du-Nord fait écho à la placidité poétique de Lac Miroir, alors que les deux ”toccates’’, Chute aux galets et Mistassini, témoignent effectivement des mouvements aquatiques tumultueux, mais réjouissants, que l’on peut observer à ces endroits.
Tout cela est fort beau et offre une alternative intéressante aux propositions néoclassiques actuelles, presque toujours baignées dans la mélancolie et l’introspection.