Dorian Electra, née Dorian Electra Fridkin Gomberg, est tout un personnage. Pur produit LGBT à l’image d’un Mykki Blanko ou d’un Tommy Cash, Dorian produit une pop expérimentale décomplexée et explosive. Oubliez les paillettes, lui, c’est trash. Pour ce grand fan de Bowie, l’androgynie est devenue au fil des années une seconde nature. Le port de la moustache et de l’eye-liner a officialisé la transition et permis d’affirmer enfin qui était vraiment Dorian Electra. Décomplexé, il l’est, autant que sa musique. « Le processus consistant à prendre quelque chose de traditionnel, à le célébrer mais aussi à le critiquer, à le démanteler et à le faire exploser, c’est comme ça que je vois tout, que ce soit la mode, le sexe, la politique ou le reste », explique l’artiste.
Agenda est ni plus ni moins cela. La distorsion d’une pop « girly » et dégoulinante passée au rouleau compresseur. Ce qu’il en reste ? Les voix passées au vocodeur afin d’en accentuer l’effet. F The World, qui ouvre l’album, en est l’exemple type. Un mélange de tous les genres : trance, dubstep, noise avec voix féminine afin d’adoucir le tout. Mais il n’en est rien ! Le titre My Agenda, couronné par la participation de Pussy Riot et The Village People (oui oui, vous avez bien lu !), met un point d’orgue à la folie de l’artiste. Un mélange des genres assumé et efficace. Plus rock et baroque avec M’Lady, la collaboration de Rebecca Black sur Edgelord, quant à elle, ajoute une teinte de hip-hop sonnant comme une énième claque. My Agenda sort tout droit de l’imagination d’Electra, là où les barrières des genres n’ont jamais eu leur place.