Le minimalisme américain a engendré trois générations de compositeurs, Faten Kanaan émerge de la dernière vague. Fait à noter, la résidante de Brooklyn met en boucle ses propositions sans faire usage d’échantillonneurs, de séquenceurs ou d’arpégiateurs. Plus précisément, elle s’applique à créer des variations fondées sur la répétition et l’imbrication contrapuntique de phrases musicales, trames narratives doucement allongées et posées sur nos tympans, mais use de synthétiseurs, oscillateurs et autres machines pour créer ses chapelets de motifs richement texturés. À l’extrémité du spectre de cette « mythologie des cercles », deux motets; le chant choral est ici le matériau probant d’un art éminemment contemplatif, proche des cycles naturels observés au crépuscule et au fond de soi, au fond de rêves traversés par des mythes sumériens et grecs – c’est elle qui le dit ! Les échos de musiques anciennes et sacrées hantent aussi ses œuvres généralement consonantes, néanmoins empreintes de mystère et de textures innovantes. À l’instar de plusieurs compositeurs contemporains, Faten Kanaan semble à la fois fascinée par les procédés technologiques les plus récents et les formes très anciennes de création sonore; on comprendra sa fascination pour les mythes de la Grèce antique et de la Mésopotamie. Toujours selon ses dires (page Bandcamp), ce premier album serait aussi une diffraction autobiographique transposée en musique, « une histoire de mouvement, de migration et de retour. De l’espoir renouvelé face aux luttes politiques et environnementales. » Au-delà du sens associé à l’œuvre, plus on écoute Faten Kanaan, plus on en découvre la profondeur et les mystérieux contours.
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