Caché sous le pont Van Horne, un rassemblement spécial s’est tenu le 4 mai dernier. Gratuit, à l’extérieur, pour tous les âges, où la violence est un service communautaire pour ceux qui utilisent les espaces publics vacants pour le développement culturel, pour ceux qui n’ont personne avec qui faire la fête lorsque les vraies conversations sur la honte et l’autodestruction restent discrètes à la maison, pour ceux qui se trouvent du mauvais côté du silence et de l’espace vide que seul un camion peut sauver.
La dernière trouvaille du label subversif Mothland (Alix Fernz, Yoo Doo Right), Truck Violence, fait bien plus que de la musique punk de rats pour rats à la Black Flag ou, plus proche de nous, Chat Pile.
« He Ended the Bender Hanging », nouveau single de leur premier album « Violence », est un mélange moderne de hardcore et de folk qui aborde les enjeux du milieu rural de l’ouest canadien. Guitare, banjo, poésie solennelle, voix chantées et criées, honte, autosabotage, errance, pots rouillés et bières accumulées. Voici le constat réaliste de la situation. Inébranlablement, on a dû voir ou entendre tout ce dont on avait besoin pour finir par ébrécher sa propre vie ainsi .
Ce regard empli de clarté montre à quel point le chanteur-poète Karsyn Henderson, le guitariste-banjoïste Paul Lecours et le percussionniste Ryley Klima, aux côtés du bassiste Chris Clegg, ressentent tous le besoin de vivre quelque chose à l’intérieur de l’étreinte d’une communauté soudée. Tout semble inaccessible, rien ne semble plus valoir nos efforts, seul l’art semble vouloir nous dire que ça en vaut foutrement la peine.
Crédit photo : Palo Ukuku