Depuis la parution de son album de dream pop expérimentale L’eau et les rêves au printemps dernier, N NAO a pu bénéficier d’une véritable reconnaissance du public et de l’industrie grâce à ses performances ritualisées, envoûtantes, voire mystiques, allant même jusqu’à se faire une place sur la prestigieuse Longue Liste du Prix Polaris. Le succès derrière ce brillant ouvrage audiovisuel s’explique notamment par son travail de recherche documentaire sur l’eau douce, réalisé durant des escapades intimes en nature à la suite de l’enregistrement.
Les images haptiques et filmées de façon intuitive ont conduit N NAO à suivre poétiquement la lumière, ses reflets et ses réfractions pour tenter d’approcher un objet ineffable, comme si un rêve jouait ouvertement à lui montrer ce qu’elle ne pouvait pas encore voir. Après La plus belle chose, Tout va bien, La fin du monde et Lac Léman, N NAO présente son cinquième extrait Nos endroits, un slow sensuel d’un étrange dialogue amoureux écrit durant un processus de guérison mutuel, pour aborder la mémoire et le deuil suite à une disparition.
A partir des mélodies subconscientes composées à la guitare, une douce vulnérabilité se fait sentir dans sa voix colorée à l’auto-tune et révèle les pensées intimes d’une pierre précieuse redécouverte dans le lac intérieur de son journal : “J’aimerais que tu te souviennes / Des endroits où je t’amène”. Il semblerait que l’amour soit ce qui transcende la mort.