L’équipe de PAN M 360 est très présente au Festival international Nuits d’Afrique (FINA), nos contributeurs.trices rapportent quotidiennement ce qu’ils.elles ont vu et entendu aux concerts présentés à Montréal jusqu’au 23 juillet.
Delgrès, power trio atypique, blues-rock créole… atypique !
Crédit photo: André Rival
Il y a un petit buzz montréalais à l’endroit de Delgrès, dont le nom s’inspire de Louis Delgrès, colonel métis de l’armée française ayant péri héroïquement en Guadeloupe lorsque Napoléon avait rétabli l’esclavagisme dans les colonies.
Et pourquoi ce petit buzz? Parce ce Parisien aux origines afro-antillaises et ses collègues au visage pâle proposent un mélange inusité : chant créole guadeloupéen (assorti d’un peu de français et d’anglais assorti de blues et de stoner rock. Delgrès a déjà fait parler de lui à son passage précédent à MTL, assez pour remplir le Ministère vendredi soir dans le contexte des Nuits d’Afrique.
Le frontman et guitariste Pascal Danae, ex-membre Rivière Noire (Victoire « musiques du monde » en 2015), fait équipe avec le batteur Baptiste Brondy, un collègue de M et autres Jean-Louis Aubert, et le joueur de soubassophone Rafgee, éduqué au Conservatoire de Paris 5 et régulièrement embauché dans les bals antillais pour ainsi remplacer la basse à cordes par ce reptile bien gras qui l’enroule pour notre plus grand plaisir.
Les riffs de guitare sont blues d’abord et avant tout, essentiellement delta blues et Chicago blues, motifs guitaristiques que Pascal Danaef agrémente d’autres riffs et mélodies rock typiques des années 70. Ce n’est peut-être pas aussi saturé et explosif que les Black Keys, Jon Spencer ou autres Jack White, même si on peut y savourer les paraphrases de Whole Lotta Love (Led Zep)…
Néanmoins, ça déménage!
La section rythmique est cruciale pour le succès de ce power trio atypique. Le soubassophone s’exécute comme une basse électrique, la batterie très compétente en fait plus qu’un batteur régulier de type blues-rock.
Professionnel d’expérience, le frontman de Delgrès dispose d’un bel arsenal de motifs blues et rock et son chant créole s’impose parmi nous sans problème aucun. Les propos engagés et lucides de son intellect, ou les mots passionnés de ses tripes, tout ce verbe mis en rimes a tôt fait d’atteindre ses cibles.
Pascal Danae et ses collègues ont ainsi offert deux sets très chauds, qui laissent présager une prochaine escale montréalaise dans une plus grande salle. Prédiction facile !
Alain Brunet
Bianca Rocha, enthousiasme sincère pour la MPB
crédit photo: André Rival
Devant une salle comble au Club Balattou, l’autrice-compositrice-interprète brésilienne Bianca Rocha et son groupe, ont présenté un ensemble chaleureux de MPB classique ainsi que quelques titres originaux. Rocha a affiché une présence scénique confortable, son enthousiasme et sa passion pour la musique brésilienne étaient palpables, créant une atmosphère chaleureuse et invitante. Il y a eu des appels fréquents à la piste de danse tout au long du concert, le public a répondu et en a certainement profité !
Batterie, guitare et basse ont fourni à la chanteuse un solide soutien musical. Leurs arrangements minimalistes ont étoffé avec goût la voix délicate mais énergique de Rocha, créant une toile de fond musicale serrée… bien que parfois clairsemée. Peut-être le concert aurait-il pu bénéficier d’une instrumentation supplémentaire, un peu de cuivres, un claviériste… ce qui donnerait plus d’espace à la guitare pour respirer.
La soirée est devenue encore plus spéciale avec l’ajout de l’interprète invitée, la chanteuse Flavia Nascimento. Dans notre entretien avec Bianca, cette dernière a mentionné comment Flavia est affectueusement surnommée « le soleil » dans la communauté brésilienne, et il est facile de comprendre pourquoi. Sa présence sur scène plus grande que nature et ses performances vocales émouvantes ont ajouté encore plus de chaleur et de dynamisme à la soirée.
Varun Swarup