Après un set endiablé du duo new wave punk expérimental et bruitiste de Toronto, @slashneed le public du Taverne Tour au Ministère n’était peut-être pas préparé à ce qui allait suivre. Les Deli Girls de Brooklyn, New York, un autre duo qui plonge dans la furie dance-punk, sont montés sur scène et ont apporté avec eux un mur de sons distordus qui ressemblait parfois à un avion qui décolle, à un mur de verre qui se brise, ou à une folie synthétisée. Tout cela grâce au DJ masqué des Deli Girls, Hatechild.
Le leader du groupe, Dan Orlowski, a amorcé le set avec des rires autotunés maniaques, arborant une peinture de guerre à la Joker et une jupe à carreaux sur laquelle on pouvait lire « Suck My Dick » (sucez ma bite). Après quelques cris bien préparés sur la douleur et l’effondrement de la société, Orlowski a regardé la foule et a dit « Do you guys mosh ? » avant de se jeter dans la foule et d’écraser son corps contre et avec la foule dans une discordance pleine de sueur. Orlowski a peut-être les cris les plus maîtrisés que je n’ai jamais entendus, une éthique purement punk rock et une dégaine numérique parfaitement exécutée, frôlant l’hyper pop, la synthwave et les breakbeats. Le set était un pur arcane, incomparable sur la carte des concerts montréalais. Qu’on se le dise, ces Deli Girls représentent une espèce rare.