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Sahad, le nouveau King de l’Afrobeat

par Sandra Gasana

Une entrée en matière toute en douceur. Une guitare, une voix. C’est ainsi que Sahad nous a accueillis lors de son tout premier concert au Club Balattou, jeudi dernier. Il est rejoint par Joon Ho Wantete, au piano, Christian Obam, le bassiste que tout le monde s’arrache en ce moment, Raphaël Ojo, au sourire contagieux, à la batterie et aux chœurs et Frédéric Bourgeault à la trompette.

Mêlant wolof, français et anglais, il nous a fait passer du blues à l’afrobeat en passant par le funk et le reggae, parfois sans transition entre les morceaux. Par moments, on se croyait à un concert de Fela Kuti, tellement sa maîtrise de ce style de musique du Nigéria était parfaite. Il s’adressait à la foule à plusieurs reprises en posant la question : « Est-ce que vous êtes vivants ce soir ? », avant d’enchaîner avec un autre morceau.

La complicité avec ses musiciens était palpable particulièrement avec Joon Ho, qui semble avoir travaillé avec l’artiste depuis longtemps. « J’ai retrouvé certains musiciens avec lesquels je jouais au Sénégal et qui sont maintenant installés à Montréal ! », me dit-il lors de notre entrevue quelques jours plus tôt (Sahad, taxi-brousse en chansons – PAN M 360), alors que d’autres sont venus de Londres et Abidjan pour l’occasion.

En plus de jouer la guitare, il a incorporé des percussions à son spectacle, faisant parfois des dialogues percussifs avec son batteur ou des interactions avec la trompette, ce qui augmentait l’intensité musicale dans la salle.
Le public a également eu un rôle important à jouer en suivant les instructions de Sahad, notamment sur le morceau Ayeye. Alors que la première partie du spectacle était devant une audience assise, la deuxième partie était toute autre. L’artiste a invité les spectateurs à se rapprocher de la scène et il n’en fallait pas plus pour qu’ils se mettent à danser. Le morceau Kadio Blues a particulièrement plu aux mélomanes, avec les solos de trompette ou de claviers à couper le souffle.
Pour couronner le tout, la diva malienne et griotte Djely Tapa est venue bénir la scène avec sa puissante voix envoûtante, alors que Seydina, un compatriote de Sahad, a su nous bercer avec son unique voix.
Mon coup de cœur restera la chanson hommage à Dakar, qui m’a replongée dans mes souvenirs de cette ville que je viens de visiter quelques semaines plus tôt. « La prochaine chanson, on va au Sénégal. C’est important de chanter une chanson de chez nous », annonce-t-il en guise d’introduction, avec un passage qu’il a fait répéter à la foule : Dakar ndiaye nekhna, qui signifie Dakar, la merveilleuse capitale. Sahad met en avant ses musiciens, leur donnant l’espace nécessaire pour leur solo respectif, jouant parfois le rôle de chef d’orchestre. Une chose est sûre : la communauté sénégalaise de Montréal a manqué tout un show jeudi dernier. Espérons que le bouche-à-oreille fera son travail pour que lors de sa prochaine visite dans notre métropole, le Balattou soit plein à craquer de ses compatriotes qui ont tout à découvrir chez cet artiste aux multiples talents.

Crédit photo: Peter Graham

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