Beverly Glenn-Copeland a connu le succès au crépuscule de son existence. Le succès important d’un film documentaire, Keyboard Fantasies: The Beverly Glenn-Copeland Story, a eu pour effet de gonfler la coolitude et propulser la carrière de cet octogénaire non binaire, homme trans sans genre apparent, et dont la personnalité respire la grâce et la bonté.
Le profil biographique de Beverly Glenn-Copeland indique que son père afro-américain savait jouer les grandes œuvres romantiques au piano et que sa mère connaissait un vaste répertoire de chant gospel.
On peut dire que cet artiste étonnant, qui fut l’un des premiers étudiants afro-descendants venus des USA pour y mener des études de musique à l’Université McGill, soit au tournant des années 60.
Ce qu’on a pu écouter au Rialto jeudi soir illustre parfaitement cet équilibre entre patrimoine classique européen et culture afro-américaine.Sa voix de contralto ou de ténor témoigne certes d’une formation classique mais se trouve aussi imprégnée de gospel, non sans rappeler les chanteurs classiques afro-descendants lorsqu’il entonnent les chants sacrés du gospel états-unien.
Accompagné de sa compagne de toujours, la chanteuse et compositrice Elizabeth, Beverly a offert un concert devant une salle comble impliquant un chœur aguerri, des claviers et percussions légères.
Devant un auditoire attentif, admiratif pour ne pas dire ébloui par cette expérience, le couple Glenn-Copeland a offert un programme rétrospectif fondé sur de belles mélodies folk ou gospel, chansons arrangées pour plusieurs voix.
On accueillait Beverly Glenn-Copeland comme un pionnier de sa propre identité composite, mais aussi comme un compositeur new age avant que cette étiquette n’existe, un concepteur iconoclaste ayant même créé des matériaux constitutifs de la techno, repris par ses pères fondateurs – Juan Atkins, Kevin Saunderson, Derrick May.
Jeudi soir au Rialto, il n’était aucunement question de cette contribution, mais bien d’un concert axé sur le répertoire choral de Beverly et Elizabeth Glenn-Copeland, avec en prime quelques retours percussifs sur le legs africain.
Vraiment rien de mémorable sur le plan compositionnel, néanmoins une soirée très touchante, chaleureuse, réconfortante et pleine d’espoir pour les humains de la communauté LGBTQ+. Et aussi pour nous toustes.
Photo ci-dessous: Sarah ODriscoll