En ce mardi après-midi, très chaud mais nuageux, l’espace public du Festival Nuits d’Afrique était encore en gestation. Le village africain achevait de remplir ses étalages, une brésilienne donnait des cours de danse à un très petit public, toutefois très attentif.
Sur l’Esplanade Tranquille, une centaine de personnes étaient assises, dans la moiteur ambiante. Pas facile d’être le premier groupe à lancer la programmation musicale gratuite.
Cette tâche ingrate était celle d’Afrovibes, l’ensemble vaudou-afrobeat de Montréal, menée par le percussionniste Emmanuel Delly. Huit musiciens, une chanteuse, devant un parterre largement désert, au départ. Ingrat, vous ai-je dit.
Mais ça s’est mis très rapidement à groover; le groupe est tissé serré. Un trio de percussionnistes, face à une batterie de trois guitares, un claviériste et un bassiste sans faille. Et la chanteuse qui enrobe tout cela de façon sensible.
Je n’attendais rien de ce groupe. C’était une affectation de couverture, autrement dit PAN M 360 m’avait demandé d’y aller. J’ai été agréablement surpris. Non pas qu’Afrovibes réinvente la musique, mais il livre une performance solide et hyper dansante. Les trois guitaristes, un Noir, une Blanche et un Blanc, sont hyper complémentaires entre les solos et les riffs. Le mélange entre les influences haïtiennes et africaines est richement intégré, avec un zeste d’Amérique.
J’ai éprouvé du plaisir à écouter.
Petit à petit, les gens sont venus danser. Un public de tous âges et toutes couleurs, fascinant à observer pour un journaliste.
Afrovibes aurait mérité un meilleur créneau. Mais il faut bien que quelqu’un commence les festivités. Le groupe va tourner passablement au Québec cet été. À surveiller.
Je pose en terminant une petite question : pourquoi ce genre de groupe, québécois, est si peu présent dans les émissions de variétés de notre télé francophone ?