Le trompettiste Theo Croker fait partie de la nouvelle génération du jazz américain qui s’inspire à la fois des traditions et des plus récents codes musicaux comme le hip-hop, l’électro et le R&B.
Il est devenu rapidement évident que nous allions bouger : la batterie, mariée à des beats électro, ne nous laissait aucun choix. La trompette, assortie de multiples gadgets de réverbération et d’effets spéciaux nous donnait l’envie de « flyer », si vous me pardonnez l’anglicisme.
Mais attention : cette musique groovée demeure du jazz. Le pianiste et claviériste improvise de façon déchaînée, le contrebassiste y va de rythmes savants, et le batteur, malgré la puissance de son son, est capable de versatilité. Pour sa part, Theo Croker, après un premier trente minutes surtout composé de motifs et de thèmes musicaux, s’est mis plus sérieusement au solo dans la seconde partie. Le jeune homme de 38 ans n’est pas dénué de talent, à l’instar de son grand-père, le légendaire Doc Cheatham.
On entendait aussi beaucoup d’échantillonnages vocaux, puisque sur ses albums, on retrouve de multiples collaborations avec des chanteuses et chanteurs et des rappeuses et rappeurs, qui n’étaient pas présents sur scène.
Bref, Theo Croker a nourri nos esprits et a stimulé notre corps. Un public de tous âges semblait content, mais il était particulièrement intéressant de voir de nombreux jeunes danser sur du jazz.
Pour ma part, j’ai découvert un musicien que je ne connaissais pas accompagné d’un trio de musiciens formidables, dont, malheureusement, je ne peux pas vous donner les noms. Plus intéressant que Robert Glasper, à mon humble avis.
C’était un autre concert gratuit passionnant. Par contre, on touche ici à une limite : devoir arrêter la performance après soixante minutes alors que le party est levé, c’est frustrant.