Familles et enfants ont été conviées à la Maison symphonique dimanche après-midi pour un spectacle rempli de magie, d’humour et surtout de musique. Le concert d’Halloween de l’OSM, « Sorciers, Sorcières », a su enchanter petits et grands à travers des morceaux musicaux pertinents et évocateurs, ainsi qu’une mise en scène ludique et charmante.
L’OSM, dirigé par Cosette Justo Valdés, a présenté un programme qui mélangeait à la fois des œuvres célèbres du répertoire classique et de film, telles que le thème de Harry Potter (celui d’Hedwige) en ouverture et des extraits de l’Apprenti sorcier de Paul Dukas et de la Danse macabre de Camille Saint-Saëns, ainsi que des pièces moins convenues, comme l’Ouverture du Vaisseau fantôme de Richard Wagner, ou encore un extrait des Tableaux d’une exposition de Modeste Moussorgski, le IXe tableau qui évoque la sorcière Baba Yaga (issue du folklore slave). Le concert se termine avec le cinquième mouvement de la Symphonie fantastique d’Hector Berlioz, qui a notamment été jouée l’an dernier par l’OSM en fin de saison, en grande partie parce qu’il évoque le Sabbat des sorcières.
Les œuvres étaient reliées par la mise en scène élaborée par Les ateliers d’Amélie, avec comme acteur principal Olivier Morin, qui a su charmer le public dans son personnage de maître magicien inspiré de l’univers d’Harry Potter. Il transporte le public au travers de sa vie, depuis son service de matelot jusqu’à la rencontre de sa bien aimée et de son deuil plusieurs années plus tard. La chorégraphie est agréable et intéressante, surtout lors du passage de la valse (Moussorgski) où les acteurs se déplacent à travers la Maison symphonique, allant visiter l’octobasse et le chœur. Le texte extirpe de nombreux rires de la salle, et parfois des surprises grâces aux effets de scènes, comme les lumières et les effets de fumée, qui sont à propos et très bien faits.
Sur le plan musical, la qualité de l’interprétation est exemplaire. On pourrait même s’avancer et dire que la version du thème d’Hedwige est meilleure que l’originale. Les œuvres présentées ou évoquées sont parfaitement maîtrisées par l’orchestre, qui les a sûrement déjà joués des dizaines de fois, au moins.
On peut noter que le programme est un peu cousu de fil blanc, et certaines pièces semblent forcées dans la mise en scène. Également, on réduit les œuvres de Dukas et de Saint-Saëns à de brèves évocations simplistes. L’Apprenti sorcier va bien au-delà d’un balai qui danse! La mise en scène a grandement contribué à garder l’attention des enfants, mais on sentait que le public était plus attentif durant les pièces très connues (Harry Potter) et un peu moins sur les œuvres plus abstraites (Wagner et Moussorgski par exemple). Il semblerait également que ce fut une occasion manquée d’inclure un aspect éducatif au concert. Les efforts de médiation se sont en effet arrêtés à de brèves images et devinettes sur l’écran avant de concert, qui ont été assez appréciés par les familles.
Cela s’agit cependant de réflexion de quelqu’un dont les préoccupations sont légèrement différentes du public cible. Le concert fut un succès et on salue la qualité de la musique et de la mise en scène. On espère que l’an prochain sera tout aussi bien!
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