Les Violons du Roy ont entamé dimanche après-midi leur saison montréalaise sur les planches de la Maison Symphonique. On a pu y entendre un orchestre extrêmement bien rodé, il s’agit après tout de la troisième représentation de ce concert, avec les deux premières jouées au Palais Montcalm à Québec, et une œuvre d’une forme bien particulière.
La Senna festeggiante est une sérénade, une forme à cheval entre la cantate (païenne) et l’opéra, qui fait l’éloge de la France à travers une allégorie parfois subtile, parfois moins, construite grâce à trois personnages incarnés par les trois solistes : la soprano Robin Johannsen, la mezzo-soprano Ana Reinhold, et la basse Alex Rosen.
Ces solistes ont été fantastiques, transportant le public sur les rives de la Seine avec des duo enchanteurs de la part des voix féminines, et des arias puissants de la part de Rosen, qui rappellent par moment les bouffes italiennes. L’orchestre était lui aussi de très bonne qualité. Derrière les directions minimalistes du chef Jonathan Cohen, souvent occupé au clavecin, on sent tout le travail et la rigueur des musiciens. D’un effectif plus réduit que l’on est habitué d’entendre à la Maison Symphonique, on peut regretter le volume un peu bas, qui évoque l’ambiance d’un salon de l’époque, mais qui est peu adaptée à la salle. La partition est quant à elle typique de Vivaldi. On reconnait bien la structure des ses mélodies, ainsi que quelques emprunts à ses anciennes compositions. On remarque avec plaisir les références à la musique française de l’époque, notamment avec l’ouverture à la française.
La saison à venir des Violons augure bien. On espère pouvoir les retrouver dans un environnement plus intime et adapté pour leur prochain concert, mais on ne peut que féliciter l’ensemble pour une superbe exécution!