Glass sans Glass

par Alain Brunet

Trop âgé et physiquement diminué, le célébrissime compositeur new-yorkais Philip Glass ne reviendra probablement plus jamais jouer à Montréal. Ces dernières années, on  a pu le voir sur scène une dernière fois à l’OSM sous la direction de Kent Nagano et à l’automne 2019 avec son fameux Ensemble lors de la projection simultanée du film Koyaanisquatsi.  

Sa présence sur scène fait désormais partie du passé, il faudra s’y faire.

Michael Riesman, directeur musical de son fameux ensemble depuis des temps immémoriaux, a repris le flambeau. L’orchestre de Philip Glass survit à son initiateur, et c’est ce qu’on a pu observer mercredi à la Salle Bourgie. 

Le programme était intéressant, surtout pour l’exécution d’une œuvre de jeunesse dont la partition disparue a été redécouverte en 2017 : Music in Eight Parts (1970) donne un aperçu de son travail avant que ses œuvres emblématiques ne s’imposent internationalement. Cette œuvre fait état d’un travail encore plus minimaliste, plus dénudé, moins axé sur ses fameuses circonvolutions d’arpèges et autres constructions harmoniques livrées en vrilles, un procédé de Glass ayant marqué les musiciens des générations subséquentes à la sienne, bien au-delà des cercles mélomanes.

Les autres œuvres au programme ont été choisies avec circonspection. Les fans ont eu droit à Rubric et Façades de l’album Glassworks, un de ses plus connus, et aussi un extrait probant de Koyaanisqatsi.  Hormis cette curiosité sortie des boules à mites (Music in Eight Parts), les œuvres les plus intéressantes de ce concert ont été exécutées en seconde partie de programme, tirées de ses opéras, Rescue de Satyagraha, Funeral of Amenhotep III d’Akhnaten et l’Act III de The Photographer, sans compter un extrait pour le moins éloquent d’Einstein on the Beach, joué en rappel.

Les opéras et performances multimédias de Glass, il faut encore le rappeler, sont au centre de son œuvre,  sinon en constituent la partie congrue mais…. puisque ces travaux n’ont été présentés que par des compagnies d’opéra, un public relativement restreint y a eu accès. 

Servie en formule sextuor (claviers électroniques, saxophones, flûtes, voix) , cette musique de chambre est huilée au quart de tour vu le long historique de ses exécutions. Seule la sonorisation, parfois laborieuse à la Salle Bourgie pour des musiques amplifiées, fut un tantinet critiquable mais pas assez irritante pour s’en formaliser.

CRÉDIT PHOTO: PIERRE LANGLOIS

Tout le contenu 360

Festival des Saveurs | Carminda Mac Lorin, la femme aux multiples chapeaux

Festival des Saveurs | Carminda Mac Lorin, la femme aux multiples chapeaux

SAT X EAF | Amselysen et le parfum idéal d’un tueur en série

SAT X EAF | Amselysen et le parfum idéal d’un tueur en série

Festival Classica 2025 | Violoncelles au féminin

Festival Classica 2025 | Violoncelles au féminin

MIKE, Navy Blue et Mike Shabb donnent une leçon de rap au Théâtre Fairmount

MIKE, Navy Blue et Mike Shabb donnent une leçon de rap au Théâtre Fairmount

Nuits d’Afrique 2025: TOUT sur la programmation

Nuits d’Afrique 2025: TOUT sur la programmation

Festival des Saveurs – La jeunesse à l’honneur

Festival des Saveurs – La jeunesse à l’honneur

Grand Piano – Mathieu Boogaerts

Grand Piano – Mathieu Boogaerts

Festival Classica : Une ode à l’espoir avec Elvira Misbakhova

Festival Classica : Une ode à l’espoir avec Elvira Misbakhova

OSM | Du ciel à la Terre

OSM | Du ciel à la Terre

Festival des Saveurs | Aldo Guizmo fonce « Str8 Forward »

Festival des Saveurs | Aldo Guizmo fonce « Str8 Forward »

Backxwash – Only Dust Remains

Backxwash – Only Dust Remains

Deafhaven – Lonely People with Power

Deafhaven – Lonely People with Power

Transformer Hiroshima mon amour en opéra contemporain: Christian Lapointe et Rosa Lind racontent

Transformer Hiroshima mon amour en opéra contemporain: Christian Lapointe et Rosa Lind racontent

Charlotte Brousseau – Plus de fleurs que de fleuve

Charlotte Brousseau – Plus de fleurs que de fleuve

« Hiroshima, mon amour »: une soirée pour se rappeler

« Hiroshima, mon amour »: une soirée pour se rappeler

Molinari : l’intégrale des quatuors de Chostakovitch en trois programmes REPORTÉE

Molinari : l’intégrale des quatuors de Chostakovitch en trois programmes REPORTÉE

Walter Boudreau et Quasar autour de Chaleurs: l’interview mammouth!

Walter Boudreau et Quasar autour de Chaleurs: l’interview mammouth!

Ken Pomeroy – Cruel World

Ken Pomeroy – Cruel World

Piknic 2025 | Bellavie de MTL, house et afro-descendance

Piknic 2025 | Bellavie de MTL, house et afro-descendance

L’art du trait: l’euro vision de Klangkarussell à la SAT

L’art du trait: l’euro vision de Klangkarussell à la SAT

Festival des Saveurs | Du reggae à l’honneur pour la clôture

Festival des Saveurs | Du reggae à l’honneur pour la clôture

Centroamérica – un docu-fiction puissant sur la vérité et les liens à l’ère de la distance et du déni

Centroamérica – un docu-fiction puissant sur la vérité et les liens à l’ère de la distance et du déni

Lido Pimienta – La Belleza

Lido Pimienta – La Belleza

Tamir Barzilay – Phosphene Journal

Tamir Barzilay – Phosphene Journal

Inscrivez-vous à l'infolettre