Il fallait être aux Foufounes Électriques pour en ressentir les fragrances, c’était l’occasion de présenter le concert-lancement de Beat Bouquet, rendu public à la fin de mai. Le trio montréalais était installé au centre du parquet, autour duquel quelques centaines de fans pouvaient observer, circuler, applaudir, crier son contentement.
Misc aime créer des événements spéciaux, au-delà du concert, et l’installation aux Foufs était comparable à un concept mis en œuvre par le même trio, cette fois au Centre Phi pour y défendre la matière de l’album précédent, Partager l’ambulance.
Constitué du claviériste Jérôme Beaulieu, du batteur William Côté et du bassiste Jérémi Roy, Misc propose un mélange de facture apparemment jazz, typique de la mouvance des dernières années, quoique traversé par différentes expressions numériques, électro ambient ou hip-hop mais aussi par le prog rock et le post-rock. Ces authentiques trippeux ont même convaincu Daniel Bélanger, toujours enclin à quelques expériences, et Zouz, un des meilleurs groupes rock de l’heure au QC, de s’impliquer chacun dans une pièce du nouvel album – respectivement Resté couché (en novembre) et Feu de batteries.
Depuis leurs débuts (au cours de la décennie précédente), ces mecs trippent ensemble en studio, leurs compositions à six mains et trois têtes résultent de longues séances de jeu d’où émergent l’inspiration et les œuvres présentées en primeur mercredi.
Ils kiffent les rythmes complexes, les accords complexes, les sons complexes, ils aiment aussi les grooves inhérents au jazz ou au rock, ils aiment le chaos et aiment organiser le chaos, enfin bref ils visent un dosage de référents connus et d’inédit, dosage bien assez équilibré pour déborder le cadre des initiés. L’exécution aura été excellente. Il faut être un instrumentiste éduqué et ayant atteint un très bon niveau pour jouer ce que Misc joue. Et ce, pour notre plus grand plaisir.