Il y a cent ans déjà, le fascinant compositeur hongrois György Ligeti voyait le jour. Même s’il a disparu en 2006, sa musique a préservé une trace imposante sur la musique contemporaine et actuelle des XXe et XXIe siècles. La Salle Bourgie et le Quatuor Ligeti ont invité une foule d’interprètes et de compositeurs à venir rendre hommage à cet architecte sonore aussi diversifié que bouleversant.
La musique de Ligeti est difficile à définir en une seule œuvre puisqu’elle évolue non seulement à travers les formats dans le quel il a composé, mais aussi à travers les périodes. Ainsi, il était impossible d’adéquatement représenter et honorer son œuvre à travers un seul concert. C’est pourquoi ce festival est composé de trois concerts distincts, indépendants, pour t’enter de représenter les différents aspects du travail de Ligeti et de le présenter à un public souvent déjà conquis, mais toujours aussi curieux face à une musique si inusitée.
Le concert de samedi soir ouvrait le bal avec des invités talentueux qui venaient soit compléter le Quatuor Ligeti pour des œuvres avec un effectif plus grand, soit offrir leur propre interprétation des œuvres du compositeur.
Le chef Jean-Michaël Lavoie et l’Ensemble de l’Université de Montréal et de l’Université McGill, formé d’étudiants provenant des deux facultés de musique, ont assisté le Quatuor dans la réalisation de Ramifications, une œuvre datant de la fin des années 1960 et qui fait solidement partie de son style plus texturé et aujourd’hui associé au suspense (grâce à Stanley Kubrick). L’interprétation est exemplaire et le public apprécie beaucoup.
Une délégation de l’OSM, composée d’instruments à vent (cuivres et bois), a présenté Kammerkonzert (Concerto de chambre, composé en 1969-70), avec un effectif élargi, et Six Bagatelles pour quintette à vent (1953). Dans les deux œuvres, le mariage des timbres et des textures était tout à fait délectable. La maîtrise des sonorités des musiciens de l’OSM était plus qu’adéquate pour rendre hommage à de telles œuvres.
Un souci de santé a forcé un changement un programme, et on fait pour la première fois la rencontre plus intime avec le Quatuor Ligeti, qui a gentiment proposé de jouer des œuvres qui n’étaient pas au programme. On a ainsi pu entendre un plus large éventail des styles compositionnels de Ligeti, avec de belles mises en contexte par les membres du Quatuor. Une fenêtre sur un style plus mélodique, on apprécie beaucoup l’effort impromptu des musiciens, et les œuvres (des extraits du répertoire pour cordes) étaient magnifiques.
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Crédit photo : Simon Laroche