chant lyrique / classique occidental

CMIM 2025 | Bilan d’une première épreuve relevée 

par Alexandre Villemaire

Depuis maintenant une semaine, Montréal est le théâtre d’un des événements phares de la vie culturelle de la métropole. Ancré dans le paysage musical de Montréal depuis 2002, le Concours musical international de Montréal (CMIM) bat actuellement son plein avec son édition 2025 consacrée à la voix. En tout, ce sont 23 chanteurs et chanteuses provenant de dix-sept pays qui défilent depuis sept jours sur la scène de la Salle Bourgie à Montréal. Au cours des différentes étapes de cette première épreuve les concurrents ont eu à interpréter un programme composé de pièces issues du répertoire des airs d’opéra et du genre de la mélodie. Le cumul des points des deux étapes permettra d’identifier 10 chanteurs et chanteuses qui poursuivront à l’étape de demi-finale.

Durant ces premiers jours du concours, nous avons assisté à des prestations hautes en couleur, pleines de sensibilité et de musicalité, chacun des chanteurs et chanteuses s’est présenté sur scène avec une personnalité propre. Tous ne poursuivront pas, mais aucun n’aura à rougir des performances qu’ils ont données, qui comportaient toutes des éléments intéressants. Sans être exhaustives, voici quelques performances qui nous été donné d’entendre et qui nous ont marqué. 

Tout d’abord, la soprano originaire de Russie, Julia Muzychenko-Greenhalgh qui a ouvert la compétition, a enchanté par une performance du difficile Air des clochettes ( « Où va la jeune hindoue ») extrait de l’opéra Lakmé de Léo Delibes. C’est un choix périlleux en regard de la ligne vocale. La soprano canadienne Sophie Naubert a également fait une impression remarquée, notamment par une forte présence scénique et un sens expressif, entre autres dans l’air « Take It to Tumblr* » extrait de Book of Faces de Kendra Harder. Il en va de même de Fanny Soyer qui a su présenter avec nuance et versatilité les différents caractères des airs de sa première épreuve, tant par une agilité vocale que par une gestique signifiante sur scène. Sa performance de « Formons les plus brillants concerts… Aux langueurs d’Apollon » de l’opéra Platée de Jean-Philippe Rameau était tout à fait captivante. Le baryton anglais Theodore Platt est également à surveiller. Doté d’un timbre puissant et chaleureux et d’une grande musicalité dans l’interprétation sensible de l’air « O Du, Mein Holder Abendstern » tiré de Tannhäuser de Wagner lors de sa prestation de l’étape Aria, il s’est également distingué lors de sa ronde consacrée à la mélodie. Le caractère et le jeu du baryton allemand Valentin Ruckebier sont également à souligner, notamment dans l’air machiavélique « Vous qui faites l’endormie » du Faust de Gounod.

Parmi les représentants de la Corée du Sud, le ténor Junho Hwang, le baryton-basse Chanhee Cho et la soprano Yewon Han, ont livré de solides performances : Hwang ,par son interprétation, sa diction et sa musicalité sensible dans « Salut demeure chaste et pure », également du Faust de Gounod, Cho pour sa présence scénique engagée et Han pour son interprétation parfaitement juste du relevé air « I am the wife of Mao Tse-tung » de l’opéra Nixon in China de John Adams.

Et les demi-finalistes sont…

Au terme de la première épreuve, le jury international a désigné les dix demi-finalistes de l’édition Voix 2025 qui se produiront sur la scène de la Maison symphonique les 3 et 4 juin avec l’Orchestre symphonique de Montréal, l’orchestre officiel du CMIM, placé pour l’occasion sous la direction du chef Patrick Summers. Les demi-finalistes sont : 

Junho Hwang, Ténor, Corée du Sud

Katerina Burton, Soprano, États-Unis

Chanhee Cho, Baryton-basse, Corée du Sud

Yewon Han, Soprano, Corée du Sud

Fleuranne Brockway, Mezzo-soprano, Australie

Fanny Soyer, Soprano, France

Ariane Cossette, Soprano, Canada

Jingjing Xu, Mezzo-soprano, Chine

Theodore Platt, Baryton, Royaume-Uni

Julia Muzychenko-Greenhalgh, Soprano, Russie

En plus de l’annonce des demi-finalistes, deux prix spéciaux ont été décernés.  Offert en partenariat avec Dixi Lambert, le Prix pour la meilleure interprétation d’un air contemporain, assorti d’une bourse de 2 500 $ soulignant l’excellence d’une prestation d’un air composé après 1975 lors de l’épreuve Aria a été décernée au baryton anglais Theodore Platt pour son interprétation d’un extrait de Written On Skin de George Benjamin. 

Introduit l’année dernière lors de l’édition Piano 2024, le Prix du jury de la relève, d’une valeur de 1000$, a été remis à la mezzo-soprano australienne Fleuranne Brockway. Le jury, placé sous la présidence de la soprano canadienne Aline Kutan, était composé d’étudiant·es en chant et d’une pianiste, tous provenant des trois grandes institutions musicales de la métropole (École de musique Schulich de l’Université McGill; Conservatoire de musique de Montréal, Faculté de musique de l’Université de Montréal).

À cette fin d’épreuves s’ajoutaient également la finale du Prix Mélodie. Offert en partenariat avec la Nawacki Family Foundation, le Prix Mélodie d’une valeur de 10 000 $ vient récompenser l’artiste s’étant le plus distingué dans l’interprétation du répertoire du genre de la Mélodie lors de la Première épreuve – Mélodie et de sa finale. Les cinq finalistes retenues étaient la soprano russe Julia Muzychenko-Greenhalgh, le baryton anglais Theodore Platt, le baryton colombien Laureano Quant, la mezzo-soprano australienne Fleuranne Brockway et la soprano française Fanny Soyer. C’est entre autres par une interprétation engagée d’extraits du truculent cycle des Chansons gaillardes de Francis Poulenc et une performance enlevante d’extraits du cycle Let Us Garand Brings de Gerald Finzi que Laureano Quant s’est mérité ce prix. Le baryton colombien s’est également vu attribuer le prestigieux Prix Schubert de la Salle Bourgie, qui s’accompagne d’un engagement pour un récital dans la nouvelle série consacrée à l’intégrale des lieder de Franz Schubert.

De son côté, Ihor Mostovoi (Canada et Ukraine) s’est vu remettre le Prix André-Bachand pour la meilleure interprétation d’une œuvre canadienne, offert en partenariat avec Claudette Hould pour son interprétation de « Mon souverain » de Julien Bilodeau et extrait de l’opéra La beauté du monde sur un livret de Michel-Marc Bouchard.

Direction maintenant la Maison symphonique ou les demi-finalistes et l’équipe du CMIM établiront leur pénates pour les prochains jours. Avec le niveau qui nous a été donné d’entendre, il nous tarde d’entendre ce que les demi-finaliste auront à nous proposer dans un contexte orchestrale.

crédit photo : Tam Photography

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