Pays : France Label : Universal Genres et styles : chanson / disco / pop Année : 2021

Clara Luciani / Cœur

· par Luc Marchessault

Sur la pochette, on peut lire Clara Luciani en caractères gris-bleu métal rétro 3D. On remarque que Clara est chaussée de bottes gogo, d’un pantalon pattes d’éléphant et d’un chemisier en soie aux manches bouffantes. Ces indications sont tout sauf fortuites : la dame s’apprête à nous rétroporter il y a 45 ans, musicalement. En font foi la plupart des onze pièces de Cœur, qui nous ramènent à l’époque où les princes disco Marc Cerrone et Patrick Juvet régnaient sur les pistes de danse de l’Hexagone et d’une foule d’autres contrées. Ainsi, la musique que nous ont concoctée Clara et ses comparses est rythmée à la basse-kangourou et ornée de synthés millésimés. Puis, comme dans beaucoup de productions disco des années 1970, les chansons sont étoffées par un contingent de cordes presque omniprésent.

Toutes les pièces (sauf une, La place, dont Clara a écrit la musique seule) ont été créées selon un mode opératoire très semblable à celui de Sainte-Victoire, l’album précédent de dame Luciani : paroles d’elle, musique de Sage et d’elle. On connaît Sage – Ambroise Willaume à la ville – pour sa production solo et son rôle au sein du groupe Revolver. Il réalise tout ici, avec Breakbot comme copilote sur la plupart des pièces. Le réputé compositeur et producteur Yuksek mixe quelques chansons. La voix enchanteresse de Clara Luciani pourrait résulter d’une hybridation de Joe Bocan et de Catherine Major, pour utiliser un comparatif local. On a aussi droit à un pairage émouvant avec l’expert ès duos Julien Doré sur l’une des trois pièces tempo lento, la bien nommée Sad & slow.

Ce Cœur bat très loin des pulsions kaléidoscopiques du groupe La Femme, dont fit partie Clara Luciani; il battra donc pour un public qui s’avérera beaucoup plus vaste. Les musicophiles juvéniles le moindrement curieux écouteront Cœur et jetteront une oreille à ce que mitonnaient jadis les pionniers du disco, tant aux É.-U. qu’en Europe. Les musicophiles mûrs, qui ont goûté ce son en temps réel, pourront se dérouiller les articulations au son de cet opus joli… et poli.

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