Le cinquième album studio de Valerie June n’est ni une surprise ni une déception. L’autrice, compositrice et interprète de Memphis poursuit sur la voie de l’intimité, aborde sereinement les blessures de l’amour et l’assomption des erreurs passées. Ces 14 chansons se déploient dans un cadre soyeux, enveloppant, apaisant. Avec plus de moyens et des arrangements plus sophistiqués, elle perfectionne ce qui l’avait d’abord dinstinguée des musiciennes et chanteuses américaines d’ascendance africaine : ce mélange unique de southern soul, d’americana et de de musique populaire africaine (dans les percussions et plusieurs motifs de guitares), une approche qui n’aurait pu naître ailleurs que dans le sud-est des USA. Cuivres, anches, cordes, choeurs, Hammond B3, pedal steel guitar, guitares, basse et tambours confèrent à cette réalisation très ambitieuse de Jack Splash le lustre des albums de grande qualité pop classique, participation de la chanteuse Carla Thomas (monarque de la Memphis soul) à l’appui – African Proverb et Call Me A Fool. Jusque dans les moindres détails, les pistes de voix et leurs accompagnements ont été peaufinés et servent des chansons belles et raffinées. Cela étant dit, on ne débusque rien d’exceptionnel dans tous ces conseils chansonniers prodigués aux rêveurs mais… il existe des buzz « vintage » comparables, pensez notamment à Michael Kiwanuca qui fait dans la vieille soul avec touche anglaise. Et pourquoi pas Valerie June ?
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