Du post-minimalisme à son meilleur. On connaît déjà passablement Rebecca Foon, violoncelliste de la scène indie montréalaise (Esmerine, Silver Mt. Zion, Set Fire To Flames). Nous sommes moins familiers avec sa soeur, Aliayta Foon-Dancoes, violoniste classique un temps basée à Londres, où elle a joué avec les grands orchestres de la ville et des projets pour l’écran. Quand Aliayta est allé étudié à Princeton en compo (c’est dans le New Jersey), la proximité retrouvée a poussé les deux soeurs à se rejoindre pour faire de la musique ensemble. La pandémie de Covid a fait le reste. Une retraite dans les Laurentides leur a permis de construire cet album, judicieusement titré Reverie, car il a tout, en effet, d’une méditation sur la beauté du monde, sur le calme et l’esprit presque yogique induit par une bordé de neige sur des arbres à foison dans un décor comme retiré du monde frénétique.
Les motifs mélodiques répétitifs rappellent autant Pärt que Eno. Les atmosphères planantes et contemplatives évoquent aussi, du moins si vous êtes familier avec elle, la belle musique de James Newton Howard pour le film The Village. Ajoutez un traitement électro délicat qui dresse un panorama étendu des instruments (violon et violoncelle, bien sûr, mais aussi piano, joué par les deux dames) dans des effets réverbérants qui enveloppent l’acoustique d’une dose de brouillard presque mystique.
Envoûtant.