Nick Storring est un compositeur multi-instrumentiste basé à Toronto. Cet album, son neuvième, offre de très belles et délicates textures, des percussions aérées, des frémissements hertziens et autres surgissements subtils de couleurs instrumentales très variées. Mirante est un hommage au Brésil (pays fréquemment visité par Storring) dans lequel on reconnaît quelques spectres évanescents de samba ou de choro, mais qui refusent de s’incarner concrètement, donnant à l’ensemble une impression de flottement et d’apesanteur doucement psychédélique. Storring fonctionne en surimpression de bandes toutes enregistrées par lui-même sur divers instruments. La panoplie de la lutherie utilisée par le compositeur-interprète est pléthorique : Fender Rhodes, Hohner Pianet-T, Hohner Clavinet D6, Piano Yamaha CP60M, mandocello électrique, violoncelle acoustique et électrique, basse, cavaquinho, glockenspiel, piano jouet, balafon jouet, melodicas, ocarina, clarinette, saxophone de bambou, sifflet, cuíca, et je ne suis même pas encore à la moitié de la liste!
Le résultat final est indéniablement contemporain mais absolument pas expérimental au sens ‘’difficile d’écoute’’. Au contraire.
Il s’agit d’un album d’une grande poésie sonore, envoûtant comme un kaléidoscope impressionniste traversé par une lumière apaisante. Magnifique.