blues

Fuel Junkie Blues Band au Upstairs Jazz

par Rédaction PAN M 360

Depuis ses débuts en 2014, Fuel Junkie s’est fait remarquer comme étant un des groupes de la relève blues les plus prometteurs. Passionné de blues depuis son jeune âge, Mark LeClerc a fondé ce groupe d’amis proches, rencontré lors de ses études en musique. Chanteur et compositeur du groupe, c’est à lui que revient l’idée d’une section de saxophones mise de l’avant par des arrangements modernes.

Fondamentalement blues, Fuel Junkie est également fortement influencé par le funk et le soul. La combinaison du trio traditionnel et de la section de saxophones crée une identité unique au groupe et se démarque sur la scène blues. Les nombreuses interactions entres les membres du groupe lors des solos donnent lieu à des moments inattendus et spectaculaires à chaque concert. Le groupe est également reconnu par ses fans pour l’énergie qui se dégage constamment sur scène à chaque prestation.

Since its formation in 2014, Fuel Junkie has revealed itself as one of the most promising upcoming artists on the Montréal blues scene. Passionate about the blues at a very young age, Mark LeClerc founded the group with close friends met during his music studies. Singer and composer of the band, he came up with the idea of a saxophone section brought to the spotlight by modern arrangements.

Grounded in the blues, Fuel Junkie is also strongly influenced by funk and soul music. The combination of a classic trio with three saxophones gives the band its unique identity that stands out on the blues scene. Creative interaction between the band members during solo sections make way for unexpected and standout moments at every concert. The group is known by its fans for the constant flow of energy and authenticity during every performance.

RÉSERVATIONS PAR TÉLÉPHONE AU 514-931-6808

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électronique

MUTEK présente Nocturne 3

par Rédaction PAN M 360

La série Nocturne se consacre aux formes plus rythmées et envoûtantes de musique électronique avec une scénographie originale et immersive. La Nocturne du vendredi au MTELUS est réputée pour un son techno raffiné et puissant à la fois. Cette année ne fera pas exception avec une programmation survoltée, amplifiée par un système son imposant.

The Nocturne series is dedicated to the more rhythmic and bewitching forms of electronic music with an original and immersive scenography. The Friday Nocturne at MTELUS is known for its refined and powerful techno sound. This year will be no exception with an over-the-top line-up, amplified by a massive sound system.

Aquarian

Que ressent-on lorsqu’on entend Aphex Twin jouer sa propre musique ? « Un mélange d’euphorie et de stupéfaction » note Aquarian, dont les sonorités crues s’imposent de manière frappante et immédiate. 

What is it like when Aphex Twin plays your music? “…That of alternating between euphoria and disbelief,” says Aquarian, whose raw sound may be best described as arresting and immediate.

Cora Novoa 

Première femme à remporter le prix de la Meilleure DJ de l’Année en 2017 aux Vicious Music Awards madrilènes, Cora Novoa est également l’une des productrices les plus créatives de son pays. Née en Galicie en Espagne, mais ayant vécu à Berlin, Madrid et Barcelone, Novoa développe son imaginaire créatif à travers la flûte classique, les instrumentaux hip-hop et le graffiti avant de trouver sa voie dans la musique électronique. 

First woman to win Best DJ of the Year in 2017 at Madrid’s Vicious Music Awards, Cora Novoa is also one of her country’s most creative producers. Born in Galicia, Spain, but having lived in Berlin, Madrid and Barcelona, Novoa developed her creative imagination through classical flute, hip-hop instrumentals and graffiti before finding her way into electronic music. 

Nicolas Bougaïeff

Le compositeur et producteur québécois Nicolas Bougaïeff, basé à Berlin, reformule des expressions familières d’EBM selon sa propre vision heuristique, façonnée de multiples couches de textures techno complexes.

Québec-born, Berlin-based composer and producer Nicolas Bougaïeff reframes familiar tropes into his very own mind-expanding vision of body music, built from layers upon layers of challenging techno textures.

Planetary Assault Systems

Luke Slater, alias Planetary Assault Systems, est un musicien techno britannique, DJ et producteur. Il est l’une des énigmes les plus caméléonesques de la techno mondiale, passant d’une variante à l’autre du genre avec une clarté euphorique.

Luke Slater, aka Planetary Assault Systems, is a British techno musician, DJ and producer. He is one of the most chameleonic enigmas in global techno, moving from one variation of the genre to another with euphoric clarity.

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jazz

Misc au Dièse Onze

par Rédaction PAN M 360

Le trio instrumental Misc présente un nouvel album titré « Partager l’ambulance ». Avec cet opus audacieux dont les compositions sont solidement ancrées dans une époque de questionnement et un contexte social houleux, Misc poursuit son exploration et brouille davantage les limites entre les genres musicaux. S’inscrivant dans une tradition jazz de par son vocabulaire et la place qu’occupe l’improvisation dans sa musique, le jeune trio puise aussi dans les univers pop, rock et électro. Ces influences se traduisent par des mélodies et des groove solides et accrocheurs, des percussions variées et inusitées et l’utilisation d’échantillonnage et d’effets multiples. Depuis leurs débuts, les trois musiciens ont à cœur de se réinventer et sortir du canevas du trio jazz traditionnel, pour amener leur musique là où elle sera entendue. Avec le très attendu « Partager l’ambulance », Misc met en plein dans le mille, proposant un album fort à la fois intemporel et surprenant.

BILLET EN VENTE À LA PORTE!

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arabe

Le Festival Orientalys présente l’Orchestre de Musique arabe de Montréal

par Rédaction PAN M 360

De Tunis à Montréal, Mourad Hajji et son Orchestre vous proposent un périple à travers les montagnes, pour insuffler au Quai de l’Horloge un vent nouveau de mélodies et de traditions venues tout droit du “Pays du Jasmin”, la Tunisie. Ces musiciens émérites, jouant dans les plus grands théâtres québécois, vous invitent à tendre l’oreille, et de vous laisser subjuguer avec délectation par leurs délicates arabesques mélodiques!

From Tunis to Montreal, Mourad Hajji and his Orchestra offer you a journey through the mountains, to breathe new life into the Old Port with melodies and traditions coming straight from the “Land of Jasmine”. These distinguished musicians, playing in the greatest theaters in Quebec, invite you to lend an ear, and let yourself be captivated with delight by their delicate arabesque melodies!

GRATUIT!

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électronique / house

Derrick Carter au Théâtre Fairmount

par Rédaction PAN M 360

Derrick Carter, l’un des piliers de la musique house de Chicago dans les années 90, a commencé à mixer à l’âge de neuf ans, en faisant tourner des disques disco lors de réunions de famille. Né et élevé dans la banlieue de l’ouest, Carter s’intéresse à la musique dès son plus jeune âge, mais c’est pendant son adolescence que la scène house de Chicago l’attire pour de bon. Très vite, Carter est devenu un acteur incontournable de la scène underground de la ville.

Les sets de Derrick sont ancrés dans la house, mais il voyage librement en dehors des goûts des clubs, incorporant de manière transparente le disco old-school, la soul, le jazz et tout ce qui lui passe par la tête.

One of the pinnacles of Chicago house music’s ’90s wave, Derrick Carter began DJ’ing at the age of nine, spinning disco records at family reunions. Born and raised in the western suburbs, Carter was into music from a young age, but during his teens Chicago’s house scene sucked him in for good. Before long Carter became a strong presence in the city’s underground dance scene.

Derrick’s sets are rooted in house, but he freely travels outside club tastes, seamlessly incorporating old-school disco, soul, jazz and whatever catches his fancy.

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dream pop expérimentale / R&B

Sara Diamond au Bar Le Ritz PDB

par Rédaction PAN M 360

Au fil des ans, Sara Diamond s’est forgé un son incroyablement unique, en parfaite adéquation avec son don séduisant de chanteuse puissante. En associant sa force vocale à ses compositions intelligentes, sa musique a attiré de nombreuses oreilles et conquis des millions de cœurs dans le monde entier.

Sara travaille actuellement sur un nouveau projet, en collaborant avec des producteurs et des auteurs-compositeurs expérimentés dans le R&B et la pop expérimentale. Alors que son style a toujours franchi les limites entre la pop et le R&B à travers ses projets précédents, elle plonge maintenant plus profondément dans les racines de ses véritables inspirations comme Alicia Keys, Amy Winehouse et India Arie.

Over the years, Sara Diamond has crafted an incredibly unique sound, perfectly in tune with her enticing gift as a powerful vocalist. Blending her vocal strength seamlessly with her clever songwriting, her music has caught many ears and captured millions of hearts all over the world.

Sara’s is currently working on a new project, collaborating with experienced producers and songwriters in R&B and experimental pop. While her sound has always crossed the lines between pop and R&B through her previous projects, she is now diving deeper into the roots of her true inspirations like Alicia Keys, Amy Winehouse and India Arie.

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Le Festival Orientalys présente Syrian Trio

par Rédaction PAN M 360

Pour ce spectacle de haute tenue, darbouka, oud et qanun dialoguent sous la main de musiciens passionnés. Reprenant les répertoires traditionnels de la musique syrienne jusqu’aux chansons phares d’aujourd’hui, ce trio enchanteur vous plongera dans les jardins mélodieux de Damas, d’Alep ou de Palmyre!

For this high-quality show, darbouka, oud and qanun dialogue under the hand of passionate musicians. Taking up the traditional repertoires of Syrian music up to the key songs of today, this enchanting trio will immerse you in the melodious gardens of Damascus, Aleppo, or Palmyra!

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jazz

Jimenez/LeBlanc/Melo : mosaïque brésilienne au Upstairs Jazz

par Rédaction PAN M 360

Jimenez/LeBlanc/Melo présente un répertoire de musique instrumentale brésilienne des années 60 à maintenant ainsi que quelques chansons populaires du Brésil adaptées pour guitare acoustique, contrebasse et percussion.

Rémi-Jean LeBlanc habite Montréal et participe activement à la scène de musique canadienne depuis 2005 en faisant des collaborations avec des musiciens comme Yannick Rieu, Jean-Michel Pilc, Marianne Trudel, Steve Amirault, Carol Welsman, and Elizabeth Shepherd. Les tournées canadiennes et internationales sont fréquentes depuis une dizaine d’années notamment en Europe, en Chine, au Japon, au Mexique et aux États-Unis en plus de se produire régulièrement à Montréal avec des musiciens locaux et des artistes internationaux de passage au Québec tels David Binney, Seamus Blake, Jeff Ballard, Greg Osby, Terri Lyne Carrington, Ari Hoenig, Ben Wendel et Billy Hart.


Jimenez/LeBlanc/Melo presents a repertoire of Brazilian instrumental music from the 60s to now as well as some popular songs from Brazil adapted for acoustic guitar, double bass and percussion.

Montreal-based Rémi-Jean LeBlanc has been active on the Canadian music scene since 2005 and has collaborated with an array of musicians in Montreal and in Canada including Yannick Rieu, Jean-Michel Pilc, Marianne Trudel, Steve Amirault, Carol Welsman, and Elizabeth Shepherd. RJ has also toured with different projects in Europe, China, Japan, Mexico, the US, and Canada and has performed with international artists passing through Montreal such as David Binney, Seamus Blake, Greg Osby, Terri Lyne Carrington, Jeff Ballard, Ari Hoenig, Ben Wendel, and Billy Hart.

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raï

Le Festival Orientalys présente Fayçal Mignon

par Rédaction PAN M 360

Un entrain et une énergie à en couper le souffle, des effluves de raï raisonnant dans le monde entier, telle est la recette de cette soirée folle lancée par Fayçal Mignon! Pour la première fois à Orientalys, le chanteur emmènera les festivaliers dans un univers de fête chaleureux, qui voguera avec charme et hardiesse entre la nostalgie algérienne et la musique occidentale moderne.

De son pays natal l’Algérie au Québec en passant par l’Europe, Fayçal mignon a su trouver très vite sa place dans le paysage de la musique arabe contemporaine, en apparaissant comme une véritable idole de la jeunesse algérienne. Véritable star montante au pays, où il a reçu le prix de la meilleure star montante du Grand Maghreb, il continue de se produire à l’international et compte bien prendre d’assaut Montréal et le cœur du public d’Orientalys!

Ses voyages à travers le monde et sa volonté de faire découvrir au monde occidental la beauté des musiques algériennes l’ont conduit à un raï aussi moderne et joyeux, qui d’une seule note parvient à faire transcender tous les publics au cœur même de l’Afrique du Nord! Préparez vous à bouger pour cette soirée plus que festive qui s’annonce et qui commence avec le concert vertigineux de ce jeune artiste prometteur!

Breathtaking energies that resonate worldwide: this is the recipe of our Raï night introduced by Fayçal Mignon! For the first time at Orientalys, the singer will attract festival-goers in a warm and festive universe that will navigate charm and boldness between Algerian nostalgia and modern Western music.

From his native Algéria to Quebec through Europe, Fayçal Mignon definitely found his place in the Arab Contemporary music scene; he is now considered an idol for the Algerian youth. Pride and joy of the country, he received the prize of the Best Rising Star of the Great Maghreb. He continues his productions internationally and can’t wait to arrive in Montreal and share Orientalys Moments with the public! His well-traveled background drove his will to share his love of Algerian music to the Western world, and eventually brought him to a modern and joyful Raï genre. At every performance, his first note played is able to transcend his audience at the heart of North Africa! Get ready to show your best moves at this amazing concert that starts with our promising artist.

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La nouvelle empreinte de l’OSM

par Alain Brunet

Ainsi, cette neuvième Virée classique de l’OSM nous a fait plonger dans l’ère Rafael Payare et dans une nouvelle vision du monde classique. L’empreinte du maestro vénézuélien est importante au San Diego Symphony où il assure aussi la direction musicale, comme elle le sera à Montréal désormais. On l’a observé ces derniers jours : jamais un directeur musical  et chef principal aussi haut gradé de nos institutions musicales n’a mis aussi rapidement une telle emphase sur la grande création issue des trois Amériques. Jamais également avons-nous observé un virage aussi net vers la diversité culturelle, interprètes et créateurs confondus. Virée… virage !

On pourra  peut-être s’interroger sur le dosage et le mélange des multiples références mises en relief dans certains programmes de cette Virée tenue jusqu’à dimanche, on ne peut qu’applaudir cette impulsion et cette direction artistique qui, au-delà du « grand répertoire », consiste à mettre de l’avant un vaste corpus de musiques de qualité issues des grandes cultures américaines : anglaise, espagnole, portugaise, française, autochtone. 

Hormis le concert d’ouverture au sujet duquel nous avons déjà écrit, complétons la grande sélection de comptes-rendus de notre très apprécié collègue Frédéric Cardin par quelques retours supplémentaires sur le week-end de cette éclairante Virée 2022 orchestrée par l’OSM.

Sous le thème Rhapsodie américaine, du folklore à la légende, ce programme de vendredi à la Maison symphonique a mis en relief  feu le compositeur québécois Jacques Hétu dans le contextes de ses magnifiques Légendes, une pièce de 16 minutes reliant la musique traditionnelle québécoise aux formes modernes et contemporaines de l’écriture symphonique. Puis on se trouvait au début du siècle précédent, côté George Gershwin, avec l’oeuvre célébrissime Rhapsody in Blue, avec pour soliste le pianiste argentin (né au Vénézuela, résidant en Belgique) Sergio Tiempo, une œuvre orchestrale relativement simple mais dont la qualité essentielle est d’implanter une esthétique profondément new-yorkaise et américaine en l’hybridant de blues et de jazz primitif. On concluait ce programme avec la partie no 2 des Danzón très connues du compositeur mexicain Arturo Márquez. 

Samedi, le violoncelliste Bryan Cheng et le violoniste Andrew Wan se produisaient au centre d’estrades provisoires érigées sur la scène du Théâtre Maisonneuve, ce qui créait de facto une atmosphère intimiste pour l’exécution de ces deux authentiques virtuoses canadiens issus de la diversité. Précédé d’œuvres de Philip Glass et de la sous-estimée compositrice Rebecca Clarke, sans compter deux pièces très americana pour violoncelle seul composées par Mark O’Connor et Mark Summer, l’occasion de contempler la polyvalence et la souplesse de Bryan Cheng, ce programme avait pour point culminant la Sonate pour violon et violoncelle en la mineur composée par Maurice Ravel en hommage à son ami Claude Debussy, décédé prématurément. On sait que Ravel avait aussi puisé dans la musique américaine, notamment chez Gershwin, mais ce n’est pas exactement le cas dans cette Sonate, néanmoins magnifique et très bien exécutée en ce début d’après-midi.

Après un moment revivifiant passé avec l’Ensemble Obiora sous la direction de Rafael Payare, avec pour soliste Steven Banks venu jouer la Fantaisie pour saxophone (soprano) du Brésilien Heitor Villa Lobos, on retournait à la Maison symphonique en soirée pour un concert parfaitement dosé, et dont l’élément crucial était la première performance du pianiste Bruce Liu avec l’OSM depuis sa très grande victoire au Concours Chopin en 2021. 

Aussi lauréat du Concours OSM, le prodige montréalais a interprété avec clarté et finesse la très athlétique  Rhapsodie sur un thème de Paganini de Rachmaninov, composée aux États-Unis par l’expatrié russe. On avait préalablement eu droit à l’ouverture Scorpius du grand compositeur canadien R. Murray Schafer, ainsi que l’épique suite no 7 pour orchestre des  Bachianas brasileiras , suite de quatre mouvements composée en 1942 par l’incontournable Villa-Lobos, assurément inspirée par JSB tout en conservant une saveur à la fois tropicale et moderne.

Le lendemain dimanche, l’Ensemble de la Virée  était piloté par Rafael Payare et pouvait compter sur 15 interprètes de haute volée, dont les solistes James Ehnes, le plus renommé des violonistes canadien, Steven Banks, l’étoile montante du saxophone classique aux USA, Pacho Flores, trompettiste supra virtuose du Venezuela et son compatriote Hector Molina au cuatro, spectaculaire à souhait. Au programme, ce fut d’abord le 3e mouvement, allegro giusto,  du concerto  pour cordes op.17 de Miklós Rózsa, suivi de la soyeuse Lullabye de Gershwin et de la suite no 5 des Bachianas brasileiras, certes la plus connue de toutes et superbement exécutée par ce dream team et son soliste au saxophone soprano.

Steven Banks choisira ensuite le saxo ténor pour soutenir le discours mélodique du trompettiste et bugliste vénézuélien Pacho Flores dans Revirado, tango nuevo de l’Argentin Astor Piazzolla. Ce concert généreux se poursuivra dans l’exécution des flamboyants Cantos y Revueltas [Chants et révoltes], pour trompette et cuatro.  Le dernier droit sera celtique et traditionnel avec les Trois reels pour orchestre à cordes du Québécois Gilles Bellemare et autres Souvenirs d’Amérique magnifiés par le violon de James Ehnes.

À l’évidence, nous sommes à l’aube d’un nouveau chapitre de l’histoire de l’OSM. L’inclusion, la diversité culturelle et stylistique, une autre vision du répertoire classique, une certaine correction de l’histoire des musiques modernes et contemporaines. 

Est-il besoin de souligner que l’idée que le monde classique occidental blanc se fait de la grande musique est en pleine mutation, d’autres musiques complexes sont aujourd’hui admises dans le répertoire de grandes instutions, d’autres culltures et des interprètes de toutes origines font désormais partie de la grande conversation.

Au cours des années qui viennent, la nouvelle direction musicale de l’OSM pourrait montrer la voie en ce sens.

CRÉDIT PHOTOS: ANTOINE SAITO

Petite magie typiquement montréalaise

par Frédéric Cardin

Il fallait le savoir. Une publication Facebook, peut-être d’autres sur les réseaux concurrents, c’est à peu près tout ce dont a bénéficié un concert magique pour annoncer sa présence. Ou il fallait peut-être passer comme ça sur la rue Duluth est pour avoir une idée que ça s’en venait, et remarquer l’écriture à la main sur la bande encerclant le square Stromboli qui annonçait le show d’un band nommé Kolonien, identifié comme faisant du folk-pop suédois. Bref fallait être chanceux, ou presque. Je le fut, et quelle chance!

D’abord présentons les protagonistes : Kolonien, quartette de folk-pop (oui ça on l’a dit) suédois. Une affaire de famille, deux frères, une cousine et un ami d’enfance qui vivait dans la même commune hippie au sud de Stockholm (vu l’aspect fluide des relations personnelles de ce genre de communauté, c’est probablement aussi un membre de la famille). L’organisateur : Jacob Edgar, fondateur et tête dirigeante engagée du label Cumbancha, un favori de n’importe quel mélomane world qui se respecte. Jacob, désormais citoyen canadien établit à Montréal, voulait que son band (leur album Till Skogen vient de sortir sous son étiquette) vienne faire un tour dans la métropole, alors que ça n’avait pas été prévu. Ottawa et Sherbrooke, c’est tout ce qui avait été planifié. Pas Montréal? Jacob a écrit à l’agent et remédié à la situation quelque deux semaines avant, sachant que la vibe du groupe, par une soirée si belle et douce, se loverait comme un gant de soie sur le public montréalais, particulièrement celui du Plateau. Et oh! qu’il avait raison! 

Le répertoire sans prétention du band, tiré en grande partie de Till Skogen et joué avec précision et musicalité, a tout de suite séduit les oreilles bigarrées de la foule qui s’est amassée rapidement autour du petit square aménagé récemment en scène extérieure, animée chaque samedi et dimanche soirs de l’été (vous le saviez vous? Pas moi!). Les membres du groupe (Anna Möller, nouvelle maman, était remplacée par l’exubérante Thea Åslund… une autre cousine!) se sont manifestement plu énormément dans l’atmosphère intimiste et spontanée de la rue montréalaise et ils le montraient. Ils ont généreusement joué plus d’une heure, passant de danses enlevantes aux sonorités qui paraîtront celtiques à certains, à des moments de douceur introspective, voire contemplative, où les quatre artistes s’exécutaient dans des harmonies vocales rustiques, mais absolument charmantes. Ils sont tombés en amour avec Montréal semble-t-il. C’est Jacob qui me l’a dit. Pas de doute, ce fut réciproque! 

Montréal a soif de world music, celle d’ailleurs mais aussi celle qui vibre en elle grâce à ses propres artistes, et l’arrivée de Jacob Edgar, immigrant déjà bien enraciné dans l’esprit de cette ville, est de bonne augure. Till Skogen, qui est sorti en avril dernier, faisait partie de ma pile (stratosphérique) d’album à écouter et commenter. Manquant de temps, j’ai fini par oublier. Eh bien, cette rencontre inspirante d’hier me force à y revenir. D’ici quelques jours, je vous reviens avec un texte sur l’album en question. Mieux vaut tard que jamais. Restez scotchés, donc. Et surtout : allez faire un tour sur Duluth est, juste à côté de Mollie, resto-bar portugais, les samedis et dimanches soirs qui restent de l’été : des moments de pure magie vous y attendent.

Une Virée dans l’air du temps

par Frédéric Cardin

Ce sont deux concerts sous le signe de la diversité auxquels votre serviteur est allé assisté samedi dernier lors de la Virée classique de l’OSM. Pas la diversité musicale, en termes harmoniques et stylistiques, car ça allait du Romantisme au modernisme / impressionnisme, même pas un siècle de l’histoire de la musique. Plutôt la diversité des compositeurs et compositrices et des interprètes, ce qui a rempli de bonheur les mélomanes curieux.

En effet, les surprises étaient pour le moins emballantes, à commencer par le concert de trios joués samedi matin avec passion et conviction par Jean-Sébastien Roy (violon), Cameron Crozman (violoncelle) et Philip Chiu (piano). Le programme, audacieux, était consacré à de véritables chefs-d’oeuvre méconnus de deux compositrices états-uniennes, soit Amy Beach et Rebecca Clarke. Le Beach, en la mineur op. 150, pourtant une pièce de maturité écrite en 1938 à la veille de la Seconde guerre mondiale, est tout en légèreté, accueillant et souriant. Un brin espiègle, même, il exprime une relative sérénité à travers une utilisation symbiotique de textures romantiques et impressionnistes. Un chef-d’œuvre, certes, mais de nature sympathiquement naïve. Le véritable plat nutritif de cette agréable rencontre, où le public de quelques dizaines de paires d’oreilles était installé sur la scène du Théâtre Maisonneuve dans une sorte de cocon acoustique et à deux pas des musiciens, était le Trio de Rebecca Clarke, britannique de naissance naturalisée états-unienne. Oh, la grande œuvre de musique de chambre que voilà! Un premier mouvement tempétueux nous indique qu’un drame d’une sombre gravité s’y déroule. Le deuxième mouvement est un Adagio digne du meilleur Debussy ou Ravel, avec une mélodie poignante, d’une forte charge émotionnelle, discrètement esquissée à travers des commentaires à contre-courant projetés comme sur un voile diaphane qui ondoie subtilement. L’image suscitée prend alors des couleurs moirées teintées d’ombrages délicats. Le troisième mouvement conclut l’aventure avec un Vivace empreint d’urgence et de fougue, magnifiées par une écriture vibrante et souvent pleine de surprises. On ne pouvait espérer bien mieux des trois interprètes, tellement leur immense talent était parfaitement aligné en direction d’une expression de qualité maximale pour ces perles insoupçonnées du répertoire. Loin de l’anecdotique, ce programme fut certainement une révélation pour les chanceux et chanceuses qui ont pu y assister.

Ensemble Obiora

Deuxième rencontre à mon agenda, le concert du nouvel ensemble Obiora, sous la direction de Rafael Payare lui-même. Une Maison symphonique beaucoup plus multicolorée que d’habitude donnait à entendre à la fois (en partie) un répertoire rarement joué, mais aussi un orchestre ‘’de la diversité’’ créé en pleine pandémie et amorçant ainsi une vie que l’on souhaitera longue et prospère. Obiora, formé de musiciens professionnels issus de racines afro-descendantes, latinos et moyen-orientales (pour la plupart) a été créé justement pour montrer que la musique classique professionnelle est également jouée par des non-caucasiens (et non-asiatiques, bien que quelques-uns se retrouvent tout de même dans le groupe), ce qui est une excellente chose. Une ou deux imprécisions tonales nonobstants, l’orchestre a manifesté une cohésion d’ensemble plus que satisfaisante, un investissement émotif convaincant dans les œuvres au programme et au final, une légitimité certaine à faire partie du paysage musical montréalais. Il s’agit du tout premier orchestre du genre au Canada. On peut en être fier. Le programme du concert débutait avec Lyric for Strings, de l’Afroaméricain George Walker, une pièce fort jolie que plusieurs apprécieront pour sa proximité de style et de caractère avec l’Adagio pour cordes de Barber. Suivait la petite merveille qu’est la Fantaisie pour saxophone de Villa-Lobos, un savoureux entrelac d’impressionnisme et de modernisme extra-européen. L’impressionnant saxophoniste Steven Banks, dont je vous parlais dans une autre critique, a encore fait des miracles grâce à une technique époustouflante, une musicalité poétique et une sonorité instrumentale moelleuse et séduisante. Le clou du spectacle était assuré par une version pour orchestre à cordes du Quatuor ‘’américain’’ de Dvorak. Le chef Payare a induit une bonne dose de subtilités et de nuances, généralement bien exécutée par Obiora. Les thèmes respiraient adéquatement, insufflant ainsi une agréable aisance narrative à la musique, et les dynamiques se mouvaient avec grâce. S’il ne s’agissait des quelques incartades de justesse, peut-être dues à la nervosité, la résultante aurait été entièrement parfaite.

Steven Banks avec Rafael Payare et l’Ensemble Obiora – crédit : Antoine Saito

L’ensemble Obiora (à propos duquel mon collègue Alain Brunet a réalisé une entrevue) est une promesse d’avenir emballante. Un rafraîchissement nécessaire de l’énergie vitale et surtout du répertoire habituel de la musique classique (mais dont les piliers fondamentaux ne seront pas abandonnés, comme l’a démontré le concert) sera apporté par ce très jeune groupe qui ne demande qu’à nous surprendre et nous étonner encore. 

N’en déplaise à certains gardiens du temple de la pureté classique auto-proclamés (qui sévissent dans certains espaces qui leur sont réservés quotidiennement et qui nous assomment de leurs mentalité archaïque de deuxième zone), l’avenir de la musique classique passera par ce genre d’élargissement de ce que l’on considère être la ‘’bonne musique’’. Un élargissement que les véritables mélomanes curieux et curieuses appellent de leur cœur.

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