chanson keb franco / indie rock / pop-rock

Émile Bourgault à la Sala Rossa | Le fêté fait les choses en grand

par Sami Rixhon

Émile Bourgault a eu 21 ans! Ce soir même, le 27 novembre. À la place de se payer une simple sortie au bar entre amis, le jeune musicien, originaire de la Rive-Sud de Montréal, s’est offert pour l’occasion un spectacle à la Sala Rossa. La bande est probablement allée célébrer Bourgault avec quelques coups arrosés par la suite, en fait, mais commençons par l’essentiel, la musique…

Ça fait longtemps que je suis Émile Bourgault. Je l’ai connu il y a plus de trois ans comme cet étudiant indécis du cégep du Vieux Montréal. Puis, j’ai apprécié son parcours aux Francouvertes 2022, et je l’ai vu jouer quelques mois plus tard à Osheaga, sur la scène des Arbres, devant une petite centaine de personnes. Il a même donné une performance dans le jardin de mon père, c’est dire!

Et à chaque fois, c’est de mieux en mieux. On voit qu’il prend de l’expérience et de l’assurance. Ce n’est pas la première fois que je l’écris, mais je suis presque certain qu’il foulera les planches du Club Soda pour son projet solo très bientôt.

Dans deux ans, gros max.

Bourgault ouvre son spectacle avec la pièce-titre de son, pour l’instant, unique album, Tant mieux, puis poursuit sur Nœud coulant. Il a un petit côté Pierre Lapointe sur ce genre de chansons tristes, côté magnifié par la précieuse aide du mélancolique par excellence Félix Dyotte, qui a assuré la réalisation de son projet long. Plus Émile Bourgault aura mûri, plus il aura vécu de peines, et plus il aura de belles choses à dire (que l’on ressentira encore davantage, comme public) dans les titres où le spleen est autant mis de l’avant.

C’est pour l’instant sur les chansons plus pop que Bourgault excelle, d’après moi, comme Juillet ou Les aiguilles, qui donne l’impression d’écouter un Thierry Larose venant de découvrir le saxophone – excellentes lignes de la part de Florence Beauquier-Léger au sax, d’ailleurs, probablement la musicienne accompagnatrice s’étant le mieux démarquée de cette soirée. Monique tricote quant à elle plus dans le rock, et très bien, en plus de ça, ce qui nous fait dire qu’Émile Bourgault devrait peut-être davantage explorer cette avenue pour aller chercher un son d’autant plus éclectique.

« Je sais que j’ai quand même une crowd en fin de session, donc merci à vous d’être là », souffle-t-il avant d’interpréter Ma dépendance.

Tout au long de son spectacle, Émile Bourgault s’offrira des duos avec divers artistes de la scène émergente, notamment Sofia Duhaime (sur Nos amours cimetières), Sam Tanguay, sa copine, (sur L’oreiller) et Otto (sur Si tu pars). C’est pourtant l’interprétation d’Ailleurs, avec Louis-Julien Durso, qui volera la vedette pendant la soirée. Les deux jeunes hommes se côtoient depuis des années, et ça se ressent. On perçoit directement cette alchimie, ce petit plus quand ils prennent le micro ensemble. C’est d’ailleurs Durso qui s’est occupé de la mise en scène du spectacle.

Bourgault n’interprétera aucune chanson tirée de ses deux premiers EP pendant sa prestation. Il va préférer des reprises, du nouveau matériel… Même pas Pauvre & malheureux, qui avait eu franchement eu un petit succès au sein de la communauté étudiante mélomane du Vieux-Montréal (et autres cégeps en ville). On comprend qu’Émile regarde devant, il est déterminé et y arrivera très probablement.

Le projet n’a pas atteint sa phase finale, Émile essaie encore de trouver ses marques, mais quand ce sera fait, il faudra être préparé. Ça va débouler rapidement.

Juste avant le rappel, Bourgault interprète Les aiguilles. La salle chante en chœur le refrain, parfaitement. Il n’y a aucun plus beau cadeau. Surtout pour son anniversaire.

Les dauphins et les licornes céréales

Céréales Dauphin. Drôle de nom. La troupe de Sainte-Thérèse se chargeait d’ouvrir le bal avant qu’Émile ne foule les planches plus tard dans la soirée. Je partais avec un certain à priori, je n’avais pas été charmé par leur unique chanson publiée sur les plateformes, Lucky Charms. Mais en live, c’est autre chose.

Le quintette s’en sort très bien sur scène et le niveau technique, pour l’âge des membres (dans le début de la vingtaine), est excellent. Il y a un petit côté The Strokes dans le son, combiné à un style vestimentaire d’élèves modèles du secondaire. Maintenant, il va falloir faire paraître plus de matériel, mais le potentiel est là.

Un nom qui pourrait, sans m’étonner, se retrouver parmi les 21 des Francouvertes dans quelques années.

LISTE DES CHANSONS AU PROGRAMME (ÉMILE BOURGAULT)

1. Tant mieux
2. Nœud coulant
3. Juillet
4. Ma dépendance
5. Nos amours cimetières (avec Sofia Duhaime)
6. Les souvenirs heureux
7. Ailleurs (avec Louis-Julien Durso)
8. L’oreiller (avec Sam Tanguay)
9. Always on my mind (avec Norah Lapointe)
10. Monique
11. J’imagine
12. Si tu pars (avec Otto)
13. Marcher, passer, partir
14. Les aiguilles

RAPPEL

1. Vivre enfin
2. L’alinéa

Crédits photo : Charles-Antoine Marcotte

chant choral / classique occidental / musique contemporaine

Schulich | La grandeur de Duruflé à la Maison Symphonique

par Judith Hamel

La Maison Symphonique a vibré ce dimanche après-midi sous les archets, les embouchures et les voix des étudiant·es de l’Orchestre symphonique de McGill, du Chœur de chambre Schulich et du Chœur universitaire de McGill. Pour faire résonner ce programme impressionnant traversant le XXe siècle et des esthétiques diverses, pas moins de 230 musicien·nes se sont réuni·es sur scène pour rendre honneur à cette musique remarquable. 

Pendant la fermeture de leur salle de concert Pollack, les ensembles en profitent pour jouer dans plusieurs salles de la ville. Cette fois-ci, direction la Maison Symphonique. 45 minutes avant le début du concert, le public a été accueilli en musique par une prestation du Chœur de chambre Schulich dans le Foyer de la salle. Sous le sapin et auprès d’un public très attentif, ils nous ont offert une belle entrée en matière portée par 6 chef·fes de chœur. 

En guise de prélude au Requiem, le concert a débuté tout en douceur avec la pièce chorale Ubi Caritas. Puis, l’orchestre de 90 instrumentistes, les 140 choristes et l’orgue Pierre-Béique de la Maison Symphonique, sous la direction de Jean-Sébastien Vallée, ont enchaîné avec une interprétation remarquable du Requiem de Maurice Duruflé. 

Malgré certains passages où l’on aurait apprécié un peu plus d’assurance de la part du chœur, il s’est tout de même distingué par une solidité impressionnante, alternant entre des passages mélodiques d’une grande finesse et des fortissimos déchirants. Et lorsque le chœur, l’orchestre et l’orgue s’unissent, l’impact sonore dans la salle est renversant. La puissance de l’ensemble submerge littéralement l’auditoire. Le quatrième mouvement, Hosanna, s’est entre autres démarqué par son intensité spectaculaire, mettant en valeur l’acoustique de la salle. Dans le cinquième mouvement, Pie Jesu, l’orchestre a magnifiquement mis en valeur la mezzo-soprano Javiera Zepeda, particulièrement dans ses passages aigus où sa maîtrise vocale se conjuguait parfaitement avec le timbre des alti et des violoncelles. Le Requiem a été un moment fort du concert. 

Puis, au retour de l’entracte, la prestation du Thème et variations de Schoenberg a été portée par des cuivres d’une solidité remarquable. Dès les premières expositions du thème principal, les articulations étaient nettes et précises, mettant en lumière une caractéristique essentielle de l’œuvre. Chaque section a offert des espaces sonores distinctifs, permettant à l’orchestre de dévoiler toute la finesse du contrepoint et l’élégance de l’orchestration. 

Le concert s’est achevé sur les Variations Enigma d’Edward Elgar, nous entraînant dans un jeu subtil et mystérieux. Chacune des 14 variations esquisse un portrait sonore d’un proche du compositeur, mêlant tendresse, espièglerie et profondeur, pour culminer dans une variation finale où il se dévoile lui-même. La variation la plus marquante fut la neuvième, Nimrod, où Alexis Hauser a su insuffler aux musiciens une intensité poignante. Un autre moment impressionnant fut la variation dix, nommée Dorabella, où les cordes et le bois ont parfaitement capturé le rire espiègle de l’amie de Elgar, Dora Penny, offrant ainsi un moment de légèreté et d’humour. Finalement, peut-être que dans certains passages les trombonistes ont quelque peu abusé de la puissance de leur instrument, mais on leur pardonne. 

En somme, ce fut un concert magnifique, où les musicien·nes semblaient être pleinement inspiré·es par la grandeur du lieu. Avant de plonger dans l’esprit du temps des fêtes, cet après-midi a su mettre un baume sur notre blues du mois de novembre. 

crédit photo : Tam Photography

chant lyrique / classique occidental / opéra

Faculté de musique de l’UdeM | Une soirée à l’opéra efficace

par Alexandre Villemaire

La saison 2024-2025 de la Faculté de musique de l’Université de Montréal bat son plein actuellement. Perché sur le flanc du Mont-Royal en haut de la fameuse côte de l’avenue Vincent-d’Indy, c’est environ une centaine de personnes qui s’étaient rassemblées samedi dans la Salle Claude-Champagne pour venir entendre la cohorte actuelle des jeunes chanteurs et chanteuses. Une belle occasion de les découvrir en prévision de leur production d’Hansel und Gretel d’Engelbert Humperdinck (1854-1921) qui sera présentée fin février. Les étudiant·es étaient accompagnés par Robin Wheeler, pianiste et chef de chant, et Alona Milner.

Une soirée sobre donc, présentée sous forme de gala sans présentation extravagante et mise en espace complexe, mais qui ne manquait pas de moments de qualité. Dans cette soirée à l’opéra, ce sont plusieurs extraits d’œuvres couvrant un vaste éventail du répertoire lyrique qui ont été présentés. On passe de l’opéra romantique allemand au bel canto, à l’opérette et à l’opéra baroque sans heurts. Ce panorama permet de voir en action les différents interprètes dans des styles variés, des expressions lyriques différentes et des incarnations de personnages. En guise d’ouverture, ce sont les Sorcières de Macbeth de Verdi qui se sont présentées devant nous. Le regard perçant, les sopranos et les mezzos de ce chœur ont présenté une lecture mordante et menaçante de cette page du vérisme. Les quelques numéros de chœur qui garnissaient le programme ont par ailleurs été parmi les moments les plus appréciés de la soirée par leur force et leur précision technique. Le son d’ensemble est enveloppant, l’articulation juste et précise. Nommons l’extrait d’Idomeneo de Mozart « Placido è il mar… Soavi Zeffrini », où la balance des voix entre les nombreuses voix de femmes et les cinq voix d’hommes était planante, équilibrée et en complémentarité avec le chant de Marie France Eba Koua.

Au niveau des voix individuelles, plusieurs interprétations ont capté notre attention. Chez les voix d’hommes, le baryton Élie Lefebvre-Pellegrino se démarque par un très beau grave, résonnant, ample, rond et légèrement cuivré doublé d’une bonne présence scénique. Son interprétation de l’air de Nilakantha tiré de Lakmé de Léo Delibes était assurée et investie, de même que son intervention en tant que comte Almaviva dans le duo « Crudel! Perche s’ignora » des Noces de Figaro avec Kevisha Williams. Ses passages dans le haut de son registre demandent par contre encore à être stabilisés. Son comparse Théo Raffin a été de ceux ayant offert parmi les meilleures performances scéniques dans son Leporello de Don Giovanni (« Sola, sola in buio loco ») et son Mercutio de Roméo et Juliette (« Mab, la reine des mensonges »). Dans les deux cas, ses interventions étaient d’une justesse tant interprétative que vocale. Seule basse de la cohorte, Andrew Erasmus a livré le difficile air « O du Mein Holder Abendstern » extrait de Tannhäuser de Wagner avec finesse et sensibilité.

Pour les voix féminines, Maëlig Querré (mezzo-soprano) a fait bonne impression dans son rôle de Roméo tiré d’I Capuletti e i Montecchi de Bellini. Sa voix agile et assurée au grave sonore complétait la Giulietta de Nicole Ross qui, malgré une grande force et agilité dans les aigus, arrivait au bout de ses capacités à la fin de l’aria. Le jeu de Cloée Morisette et Clotilde Moretti était également tout à fait pétillant dans un extrait du Freischütz de Carl Maria von Weber. Autre nom à retenir, la mezzo-soprano Julie Boutrais. Elle s’est illustrée dans le duo tiré de l’opéra L’Incoronazione di Poppea de Moneverdi, interprété avec Salomé Karam. Incarnant respectivement le roi Néron et son amante Poppée, les deux chanteuses ont parfaitement su capter les sentiments passionnés et l’ivresse évoqués dans « Signor, oggi rinasco » alors que Néron annonce à Poppée qu’elle sera son épouse. C’est également Julie Boutrais qui est venue conclure la soirée avec sa voix chaude et incarnée avec l’air final de Dido and Æneas « When I am laid in Earth » suivi par le chœur final du même opéra. Un moment qui nous a donné des frissons.

Si nous devons faire une légère critique par rapport au concert, c’est sur le manque de détails dans le programme. Le récital de chant sous la forme de gala où l’on fait se succéder différents airs, duos, trios et chœurs d’époque et de style différents permet aux chanteurs de s’exprimer dans une variété de jeux et de personnages et, par la même occasion, de faire découvrir au public des protagonistes et des opéras qu’il connaîtrait moins. Il serait judicieux d’offrir un léger contexte à ces œuvres afin de les situer pour le public. L’extrait du trio « Je vais d’un cœur aimant » de l’opéra Béatrice et Bénédict d’Hector Berlioz en est un bon exemple. Cet extrait d’un opus peu exécuté et qui a bien été mené par Maëlig Querré, Maïlys Arbaoui-Westphal et Anne-Sophie Gagnon-Metellus aurait mérité une petite note de programme pour l’apprécier encore plus.

acadie / country-folk / punk rock

Marathon | P’tit Belliveau au MTELUS, baptême du feu

par Sami Rixhon

Premier MTELUS dans le viseur pour Jonah Guimond, alias P’tit Belliveau. Après quatre Club Soda en un an, c’était le temps de passer aux choses sérieuses. The real deal. Et comme le défi a été soulevé haut la main par la joyeuse troupe acadienne, oh ça oui.

P’tit Belliveau entre désormais dans la cour des grands, il foule enfin les planches de ce temple montréalais. Loin semble le jeune et fougueux Jonah Guimond accompagné des Grosses Coques, s’enfermant uniquement dans ce sympathique country-pop parfois un brin limité. Le natif de Baie Sainte-Marie, en Nouvelle-Écosse, s’est d’autant plus réaffirmé en cet artiste particulièrement audacieux, se foutant des codes de l’industrie et diablement divertissant.

P’tit Belliveau amorce son spectacle avec Depuis que la neige a fondu et Moosehorn Lake, tirés de ses deux premiers projets. Alternant tout au long du concert entre le banjo et la guitare électrique, il présente une majorité de pièces de son nouvel album, l’homonyme P’tit Belliveau, explorant autant des recoins pop-punk à la Blink-182 que des avenues métal ou rap. Audacieux, je vous dis.

« Si y’a une personne dans la salle qui chante pas, je retire ma musique de Spotify et j’arrête le show », avertit-il avant d’interpréter la grinçante Mon drapeau acadjonne viens d’Taïwan. Il y a tout ce que vous voulez dans un concert de P’tit Belliveau. Vous désirez rire? Regardez les projections derrière le groupe, qui présentent notamment des grenouilles qui font de l’exercice ou des tracteurs John Deere. Vous voulez être déconcerté? Laissez-vous surprendre par un interlude extramusical déroutant où un lutteur, sorti de nulle part, vient se battre avec le groupe sur scène pour finir terrassé par un P’tit Belliveau torse nu – « Never fuck with P’tit Belliveau. Ever », ajoutera-t-il dans la foulée -. Vous préférez bouger? Allez au-devant du parterre, au milieu de ses fidèles disciples lançant des mosh pits sur absolument n’importe quoi. Il y a de tout, vraiment.

Chapeau aux musiciens accompagnateurs, particulièrement doués et divertissants avec leurs chorégraphies farfelues et leurs solos de mandoline et de violon à gogo. Deux membres du délirant quatuor punk Peanut Butter Sunday (Normand Pothier et Jacques Blinn) jouent d’ailleurs depuis quelque temps avec P’tit Belliveau sur scène, ce qui peut expliquer le penchant rock qu’exploite de plus en plus Guimond dans ses compositions.

L’artiste acadien clôture la partie régulière de son spectacle avec RRSP/Grosse pièce, de son deuxième album, puis revient sur scène pour un excellent rappel mêlant chanson à répondre pour enfants (L’arbre est dans ses feuilles), nouveau matériel (L’​é​glise de St. Bernard) et anciens succès (J’aimerais d’avoir un John Deere et, bien sûr, Income Tax). Le public en veut encore et encore, ce qui force le groupe à revenir jammer quelques minutes pour un deuxième rappel apparemment impromptu.

P’tit Belliveau répétait plusieurs fois dans le spectacle à quel point il est reconnaissant de compter sur le soutien indéfectible de son public, ses chums, depuis tant d’années (chose qu’il disait déjà dans Demain). Merci à toi, P’tit Belliveau, de proposer une offre si singulière dans une industrie locale souvent trop standardisée. L’un des meilleurs artistes franco-canadiens actuels, tout simplement.

Crédits photo : Camille Gladu-Drouin

punk rock

M pour Montréal : PAN M 360 présente Fucktoplut + Pust

par Rédaction PAN M 360

Ouverture des portes: 22h00
Spectacle: 23h00
Pust (23h)
Fucktoplut (Oktoplut) (23h45)

Doors: 22:00 pm
Show: 23:00 pm
Pust (11 pm)
Fucktoplut (Oktoplut) (11:45 pm)

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chanson keb franco / country-folk / punk rock

M pour Montréal : P’tit Belliveau + Malaimé Soleil

par Rédaction PAN M 360

Portes: 19h00
Spectacle : 20h30
Malaimé Soleil (20h30)
P’tit Belliveau (21h30)

Doors: 7 pm
Show : 8:30pm
Malaimé Soleil (8:30 pm)
P’tit Belliveau (21:30 pm)

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hip-hop

M pour Montréal : Badi + Jethro + Ogun

par Sami Rixhon

Portes : 22h00
Spectacle: 23h00
Ogun (23h)
Jethro (23h40)
Badi (00h20)

Doors: 10 pm
Show : 11 pm
Ogun (11pm)
Jethro (11:40pm)
Badi (0:20pm)

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Alternative / Pop indé

M pour Montréal : CHARLIE HOUSTON + LUBALIN + GOODBYE KARELLE + DJ YUKI

par Sami Rixhon

Portes : 19h00
Spectacle : 20h00

Goodbye Karelle (20h)
Lubalin (21h)
Charlie Houston (22h)
DJ Yuki

Doors: 7pm
Show: 8pm

Goodbye Karelle (20h)
Lubalin (21h)
Charlie Houston (22h)
DJ Yuki

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DJ set

M pour Montréal : Cléa Vincent (DJ SET)

par Rédaction PAN M 360

Spectacle: 00h00
Cléa Vincent

Show: 00:00am
Cléa Vincent

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art-punk / Métal / rock alternatif / rock prog

Coup de coeur francophone : zouz, La Sécurité et René Lussier au Club Soda | Lourd et angoissant

par Sami Rixhon

Électrisante performance, ce jeudi 14 novembre au Club Soda, de la part du power trio rock zouz, qui conforte sa place au rang des groupes québécois les plus prometteurs et pertinents de l’heure.

« On s’est dit que c’était pas grave si ça passe pas à la radio, que c’était pas grave si ça ne plaît pas à tout le monde. C’est pas notre but », dit David Marchand, meneur de la formation, quelques secondes avant d’interpréter la pièce-titre de Jours de cendre. Il est vrai que zouz ne semble pas destiné à donner un jour un spectacle d’envergure sur la Place des festivals pendant les Francos. Seul Karkwa, dans le même genre, a réussi cet exploit dans ces dernières années. Parce que Karkwa, c’est Karkwa.

zouz pourra toujours pourtant compter au gré des années sur une niche fidèle, une niche passionnée. Si quelques néophytes curieux de l’univers zouzien se trouvent ce soir dans la salle, sans doute rejoindront-ils les yeux fermés ce culte délirant. Impossible de ne pas se laisser prendre par les riffs mordants et techniques de Profiteur, dur de ne pas se faire charmer par l’air sinistre d’Une main lave l’autre.

Avant pratiquement chaque morceau interprété, zouz laisse l’angoisse planer en musique, il repousse sans cesse la secousse. Les lignes de guitare et de basse se font d’abord discrètes, les coups de batterie également, mais le public sait ultimement ce qui l’attend. On tourne autour du pot, et puis, enfin, ça explose. Le mosh pit prend et reprend. Ça pousse, ça saute, ça gesticule sur le plancher. La chanson se termine, le temps qu’on reprenne notre souffle, mais zouz ne nous laisse pas de répit, zouz recommence. Encore, encore et encore. Une performance particulièrement constante, donc.

Si zouz est bel et bien un trio (Marchand, Dupré & Ledoux), une quatrième membre, Shaina Hayes, parvient à faufiler sur scène sa voix au milieu de toute cette ardeur et brutalité masculine. Un bel ajout. David Marchant appelle également Charles-David Dubé, ingénieur son du groupe, le « cinquième membre de zouz ». Une reconnaissance pour ces indispensables techniciens qui se fait plutôt rare dans le milieu, et que l’on accueille avec plaisir.

Philippe Renaud, du Devoir, écrivait en octobre dernier que le rock québécois « se porte bien ». Force est de constater qu’il a raison. Avec des groupes comme zouz et Population II, on ne devrait pas trop s’en faire pour les prochaines années.

Après une (première) première partie de René Lussier, la formation montréalaise La Sécurité prenait place sur les planches du Club Soda, une quinzaine de minutes avant 21h. Malheureusement, comme bien souvent avec de la musique qui rapproche du spectre punk : toutes les chansons se ressemblent. Ce n’est pas forcément désagréable à l’écoute, mais ça ne vole pas très haut non plus. La chanteuse, Éliane Viens-Synnott, est énergique, on note quelques jams sympathiques, mais sans plus.

Dans le même registre de super groupe québécois, on apprécie ici d’autant plus Bon Enfant.

Crédits photo : Charles-Antoine Marcotte

folk / folk-rock / latino / rock / trip-hop

Coup de coeur francophone – Gabriella Olivo + Daria Colonna

par Michel Labrecque

La très chouette salle Bain Mathieu, un ancien bain public transformé en salle de spectacle polyvalente, accueille pour la première année des spectacles de Coup de Coeur Francophone. Le 13 novembre, se déroulait un double lancement d’album au féminin.

D’abord, place à Gabriella Olivo, pour son EP de six chansons, A Todos Mis Amores, paru le 25 octobre. 

Gabriella a grandi à Stoneham, près de Québec, de mère Mexicaine et de père « blond aux yeux bleus de St-Bruno », dit-elle sur scène. Sa mère lui a toujours parlé en espagnol. Elle a donc grandi avec deux cultures, malgré l’homogénéité ambiante de cette banlieue de Québec.

Sa jeune carrière musicale est imprégnée de ce bi-culturalisme : elle chante en français et en espagnol, souvent dans la même pièce. Ça donne un folk ambiant teinté de rock et assaisonné d’un peu de son mexicain et latin. 

En ce sens, cela rappelle Kevin Johansen, Argentin de mère Argentine et de père Américain, qui mène une carrière en espagnol et en anglais avec un solide succès en Amérique latine. 

Gabriella Olivo vit au Québec. Mais A Todos Mis Amores est son opus le plus mexicain, car il a été fait à Mexico, avec le producteur Santiago Miralles. Bien que toujours dans un son folk rock méditatif, ce mini album est davantage parsemé d’influences latines que le précédent, Sola. Car Mexico est une ville qui sait mélanger rock et latinité. 

Tout cela pour dire que cet EP s’écoute très bien et que la version sur scène, agrémentée de quelques morceaux antérieurs, l’est également. D’autant plus que Gabriella partage sur scène des anecdotes et histoires personnelles qui donnent du contexte aux chansons. « En ce moment, le monde est vraiment fucked-up », a-t-elle lancé en faisant allusion à la récente actualité politique. En guise de consolation, elle nous a offert la magnifique chanson No te Olvides De La Luz. Comment trouver la lumière dans la noirceur. 

La jeune Mexicaine de Stoneham est à suivre. Et, comme elle a dit : « Vive le Coup de Coeur Hispanophone », bien qu’elle chante également en français. Et ça va continuer comme ça, m’a-t-elle dit après sa prestation.  

Avec Daria Colonna, nous entrons dans un tout autre univers. Le requiem des sirènes saoules est le titre de son premier album, paru en mai. Tout un programme.

« C’est mon premier spectacle », nous confesse-t-elle sur la scène du Bain Mathieu. C’est que Daria Colonna, 35 ans, est connue comme poète. Son dernier recueil, La Voleuse, lui a valu des nominations à plusieurs prix de poésie. 

Nous avons donc assisté à cette première scénique, six mois après la parution du disque. Musicalement nous sommes dans un mélange de trip-hop et de rock synthétique, avec des épisodes plus acoustiques.

Daria Colonna nous ouvre son livre sur ses états d’âme multiples, avec un accent sur la femme « intense »,à laquelle elle dédie une ode. Il est question de désirs, d’anxiétés, de vie dangereuse, de soifs, dans tous les sens du terme. Il est clair que Daria Colonna ne manque pas d’intensité. Elle sait écrire des textes. Sur scène, le résultat m’a semblé moins probant que sur disque.

Mais c’est une musicienne et chanteuse en apprentissage et en gestation. On peut percevoir une trajectoire originale, indépendante, ou les mots seront toujours privilégiés. Ce qui n’est pas toujours dans l’air du temps. Et qui fait du bien. 

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