art sonore / immersion

Substrat – Série sonore : IRL • Bénédicte • Michael Gary Dean & Freddy Speer

par Rédaction PAN M 360

Une expérience d’écoute exclusive et spatialisée, entre musique et art sonore, en partenariat avec le Conseil des arts et des lettres du Québec et le Conseil des arts de Montréal.
Substrat offre une expérience d’immersion sonore complète dans la Satosphère. Avec l’utilisation du son spatialisé des 93 haut-parleurs du dôme et en plongeant les spectateurs dans l’obscurité avec un minimum de distraction visuelle, l’expérience est totale.
À travers des performances musicales éclectiques, Substrat invite à découvrir la démarche créative et les univers inspirants d’artistes de la scène émergente.
Pour cette nouvelle édition, Substrat présente les œuvres de IRL, Bénédicte et Michael Gary Dean & Freddy Speer.

An exclusive, spatialized listening experience, between music and sound art, in partnership with the Conseil des arts et des lettres du Québec and the Conseil des arts de Montréal.
Substrat offers a unique sound immersion experience in the Satosphere. With spatialized sound from the dome’s 93 loudspeakers and partial darkness to accentuate the sensations, the experience is total.
Through eclectic musical performances, Substrat invites visitors to discover the creative approach and inspiring universes of artists from the emerging scene.
For this new edition, Substrat presents the work of IRL, Bénédicte et Michael Gary Dean & Freddy Speer.

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DJ set

24H VINYLE 2025 à la SAT

par Rédaction PAN M 360

Le premier marathon musical au monde consacré à la culture du vinyle et du DJing est de retour à la SAT pour son édition annuelle, le premier week-end de mars ! Créé par l’équipe de Music Is My Sanctuary, ce marathon musical de 24h non-stop rassemble des DJs ne jouant pour l’occasion que des disques vinyles. Ne se limitant à aucun style, 17 DJs curatés par des crews incontournables en ville viendront jouer leurs meilleures sélections, allant du jazz au hip-hop, en passant par la disco et la musique électronique.

The world’s first musical marathon dedicated to vinyl culture and DJing is back at SAT for its annual edition on the first weekend of march! Created by the Music Is My Sanctuary team, this 24-hour non-stop music marathon brings together DJs playing only vinyl records for the occasion. Not limiting themselves to any particular style, 17 DJs curated by some of the city’s best crews will play their best selections, ranging from jazz to hip-hop, disco and electronic music.

POUR PLUS DE DÉTAILS SUR LA PROGRAMMATION ET POUR ACHETER LES BILLETS, C’EST ICI! LA JOURNÉE DU 2 MARS SERA GRATUITE

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chant choral / expérimental

Montréal/Nouvelles Musiques 2025 : ¡Némangerie mâchée!

par Rédaction PAN M 360

Issu d’une collaboration éclatée entre l’ensemble vocal Phth et l’artiste visuelle Beth Frey, ce spectacle met en lumière les cinq chanteurs et leurs costumes, métamorphosés et fusionnés grâce à un montage numérique captivant.
¡Némangerie mâchée! fait défiler sur vidéo une ribambelle de personnages étranges, mis en son par une performance vocale dans l’espace. La signature stylistique de Phth est, tout comme l’art visuel de Beth Frey, pleine d’humour et de surprises. La nature informe et chromatique des créatures de Beth partage des échos conceptuels et sensoriels frappants avec leur mise en voix bizarroïde par Phth, connus pour leur palette sonore qui accueille la beauté et la laideur organiques du son sans discrimination.
Chaque vocaliste de l’ensemble Phth est compositeur·trice et improvisateur·trice; le processus créatif pour cette œuvre est un hybride de co-création collective, d’improvisation vocale et de partition visuelle à partir des images vidéo. Les outils artistiques de Beth Frey englobent le dessin à l’aquarelle, l’art vidéo, l’égo-portrait, le détournement d’applications mobiles et une utilisation créative de l’intelligence artificielle. Les corps et mouvements des membres de Phth ont servi à construire les êtres morphologiquement ambigus de cette mascarade, qui semblent suspendus entre le plaisir et l’inquiétude, le précieux et le grotesque.
Un spectacle baroque, exubérant et résolument moderne qui promet de brouiller les frontières entre réalité et imaginaire.

The result of an explosive collaboration between vocal ensemble Phth and visual artist Beth Frey, this show highlights the five singers and their costumes, metamorphosed and fused through captivating digital editing.
¡Némangerie mâchée! features a parade of strange characters on video, set to sound by a vocal performance in space. Phth’s signature style, like Beth Frey’s visual art, is rife with humour and surprises. The formless, chromatic nature of Beth’s creatures share striking conceptual and sensory echoes with their bizarre voicing by Phth, known for their sonic palette that welcomes both the organic beauty and ugliness of sound without discrimination.
Each vocalist in the Phth ensemble is a composer and improviser; the creative process for this work is a hybrid of collective co-creation, vocal improvisation and visual scoring using video images. Beth Frey’s artistic tools include watercolour drawing, video art, self-portraiture, hijacking of mobile applications and creative use of artificial intelligence. The bodies and movements of the Phth have been used to construct the morphologically ambiguous beings of this menagerie, who seems suspended between pleasure and anxiety, the precious and grotesque.
A baroque, exuberant and resolutely modern show that promises to efface the boundaries between reality and imagination.

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rap français / trap

SDM au MTelus

par Rédaction PAN M 360

Né à Meudon, dans les Hauts-de-Seine, le 28 novembre 1995, Beni Mosabu, alias SDM, émerge sur la scène rap hexagonale en 2020. Le jeune artiste s’affirme d’emblée avec une trap racée, un flow assuré et des textes subversifs. Surtout, il bénéficie de l’appui de rappeurs qui font autorité comme le jeune PLK avec qui il enregistre « Jack Fuego » ou Booba, qui pose sa voix et multiplie les punchlines sur « La Zone ». Ce dernier va d’ailleurs plus loin en le parrainant et en le signant sur son label musical 92i, distribué par Universal. Il rejoint ainsi Bramsito et Dixon. En 2021 sort son premier album Ocho sur lequel viennent notamment l’épauler des valeurs sûres de la scène rap hexagonale comme Bramsito, Koba LaD, PLK ou encore son mentor Booba sur le titre « Daddy ». Un an plus tard, il convie Green Montana, Niska ou encore Tiakola à l’occasion de l’enregistrement de son second projet Liens du 100, qui se hisse à la troisième place des charts français.

Born in Meudon, Hauts-de-Seine, on November 28, 1995, Beni Mosabu, known as SDM, emerged on the French rap scene in 2020. The young artist quickly made a name for himself with a sharp trap sound, confident flow, and subversive lyrics. He gained the support of influential rappers such as PLK, with whom he recorded « Jack Fuego, » and Booba, who featured on the track « La Zone » and went further by signing him to his label 92i, distributed by Universal. SDM joined artists like Bramsito and Dixon. In 2021, he released his debut album Ocho, featuring prominent figures from the French rap scene, including Bramsito, Koba LaD, PLK, and his mentor Booba on the track « Daddy. » A year later, he enlisted Green Montana, Niska, and Tiakola for his second project Liens du 100, which reached third place on the French charts.

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chant choral

Montréal/Nouvelles Musiques 2025 : Nostalgic Images

par Rédaction PAN M 360

L’ensemble vocal new-yorkais Ekmeles nous propose un voyage musical nourri d’images extérieures et intérieures, issues d’un passé réel ou imaginaire, où le pouvoir évocateur de la musique et la beauté inhérente de ses représentations graphiques nous feront voyager dans le cadre intimiste de l’Agora Hydro-Québec de l’UQAM.
Ce concert met à l’honneur des œuvres canadiennes faisant à la fois appel à l’imagerie de la science-fiction (Taylor Brook), à des partitions graphiques réalisées avec des colliers (Charlotte Mundy), à des artefacts issus de papyrus contenant des fragments du poète grec Sappho (Zosha di Castri) ou à un support vidéo associé à des traitements électroniques en direct (Corie Rose Soumah). Une soirée très riche en diversité des approches et inspirations, qui s’annonce saisissante et fascinante.

New York-based vocal ensemble Ekmeles invites us into the intimate setting of UQAM’s Agora Hydro-Québec, bringing us on a musical journey through exterior and interior images from the real and imaginary past, through the evocative power of music and the inherent beauty of its graphic representations.
The concert features Canadian works using science-fiction imagery (Taylor Brook), graphic scores made from necklaces (Charlotte Mundy), papyrus artefacts containing fragments of the Greek poet Sappho (Zosha di Castri) and video, combined with live electronics (Corie Rose Soumah). An evening rich in its diverse approaches and inspirations, promising to be striking and fascinating.

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baroque / classique / musique contemporaine

Les Violons du Roy : Un violon hors du temps avec Kerson Leong

par Rédaction PAN M 360

Le violoniste Kerson Leong, Les Violons du Roy et le chef Nicolas Ellis sont à nouveau réunis dans un programme construit autour du dernier quatuor à cordes de Mendelssohn, composé à la mémoire de sa sœur Fanny, et une toute nouvelle œuvre conçue spécialement pour cette admirable équipe d’interprètes par Kelly-Marie Murphy, l’une des compositrices canadiennes les plus accomplies.

The violinist Kerson Leong, Les Violons du Roy and conductor Nicolas Ellis join forces once again to create a programme featuring Mendelssohn’s last string quartet, composed in memory of his sister Fanny, and a brand new work conceived especially for this admirable team of performers by Kelly-Marie Murphy, one of Canada’s most accomplished composers.

Programme

J.S. BACH
« Erbarme Dich, mein Gott », extrait de la Passion selon saint Matthieu, BWV 244 (arr. pour violon et orchestre à cordes)
Choral O Mensch, bewein dein Sunde gross, BWV 622 (arr. pour violon et orch. à cordes)
K.-M. MURPHY
Found in Lostness (création)
F. MENDELSSOHN
Symphonie pour cordes n°10 en si mineur
Quatuor à cordes n°6 en fa mineur, op.80 Requiem pour Fanny (version pour orch. à cordes)

Program

J.S. BACH
″Erbarme Dich, mein Gott″ from St Matthew Passion, BWV 244 (arr. for violin and string orchestra)
Choral O Mensch, bewein dein Sunde gross, BWV 622 (arr. for violin and string orchestra)
K.-M. MURPHY
Found in Lostness (creation)
F. MENDELSSOHN
Symphony for Strings No.10 in B Minor
String Quartet No.6 in F Minor, op.80 Requiem for Fanny (string orch. version)

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Création / expérimental

Montréal/Nouvelles Musiques 2025 : La Grande Nuit 2025

par Rédaction PAN M 360

La Grande Nuit 2025 est de retour avec des performances musicales hors normes qui explorent les mille nuances du son sous un dôme immersif de 32 haut-parleurs.
Pour clôturer de manière festive le 12e festival Montréal/Nouvelles Musiques, un ensemble d’œuvres audacieuses créées par des artistes sonores avant-gardistes d’ici et d’ailleurs se succèdent toute la nuit pour faire vivre aux spectateurs un marathon musical à la fine pointe de la technologie!

La Grande Nuit 2025 is back, with extraordinary musical performances exploring the thousand nuances of sound under an immersive 32-loudspeaker dome.
To conclude the 12th Montréal/New Musics Festival in a festive mood, a series of audacious works created by avant-garde sound artists from here and abroad take turns throughout the night allowing spectators to live a musical marathon at the cutting edge of technology!

LE SPECTACLE EST GRATUIT!

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baroque / chant choral / classique moderne / classique occidental / période romantique

UdeM | Des voix lumineuses dans une calme nuit chorale

par Alexandre Villemaire

La nef de l’église Saint-Viateur d’Outremont était garnie d’une constellation de gens de tous âges rassemblés pour venir assister au concert, adéquatement baptisé Nuit d’étoiles, de La Chorale de l’Université de Montréal, dirigé par le chef et professeur invité à la Faculté de musique Matthew Lane, accompagné par Myriam Bernard au piano. Un concert qui était placé sous le thème intemporel de la nuit : une inspiration quasi infinie aux compositeurs et compositrices et est une manne excellente pour n’importe quelle direction musicale d’un ensemble pour sa programmation.

Les oeuvres choisit qui articulaient autour de cette thématique étaient des pièces profanes et religieuses de différentes époques, allant de la Renaissance au romantisme en passant par la musique chorale « contemporaine », soit composée par des compositeurs encore vivants. Le concert s’est ouvert avec la pièce-titre de son évènement : Nuit d’étoiles. Pièce très connue de Claude Debussy, originellement faite pour voix solo, l’ensemble a interprété une version arrangée pour quatre voix efficaces qui traduit assez bien le timbre original de la mélodie. La pièce suivante, O Schöne Nacht de Brahms, poursuit dans le même esprit avec des harmonies tout aussi diaphanes, mais plus conservatrices dans leur traitement. Ces deux pièces nous ont permis de constater d’emblée la qualité et l’homogénéité vocale qui se dégagent de cette chorale. Essentiellement composée d’étudiant·es de la Faculté de musique qui le suivent comme cours dans le cadre de leurs études, la chorale est également ouverte pour les personnes provenant d’autres facultés qui disposent déjà de connaissances musicales de base.

S’ensuivit une portion de chants à portée liturgique, soit deux Ave Mari Stella – où la Vierge symbolise l’étoile de la mer pour les marins – d’Edward Elgar et Tomas Luis da Victoria ainsi que le Stabat Mater du compositeur liechtensteinois Josef Rheinberger. Cette œuvre était la plus contrastante des trois œuvres religieuses et parmi les plus variées au niveau des dynamiques au programme. L’évocation dans ce poème du Moyen-Âge de la douleur de la mère du Christ qui assiste à sa crucifixion a été interprétée avec justesse et témérité, notamment par les voix d’hommes qui ont entonné les premières notes avec une justesse vindicative. Le caractère à la fois tourmenté et lyrique de l’œuvre a porté un nouvel élan dynamique et stylistique au programme qui est demeuré, à l’image de la voûte céleste, pétri de sonorités éthérées et de nuances douces et méditatives. Ainsi, les pièces Anand du compositeur cree Andrew Balfour, Viri Galilæi de Gonzague Monney, Stars de l’Afro-Américain George Walker et The Language of the Stars de Katerina Gimon perpétuaient cet état d’esprit. La pièce de Gimon était une autre pièce qui se démarquait du lot par son esthétique lumineuse accompagnée d’un rythme actif, sautillant et claironnant. La création de la compositrice Caroline Tremblay Empreintes enneigées était intéressante sur le plan du timbre vocal, mais redondante au niveau du développement motivique. L’élément percussif contrastant souhaité, incarné par la podorythmie de Benjamin Tremblay-Carpentier – le « tapeux de pieds » tel qu’écrit dans le programme –, était une idée mal exploitée dont la présence n’était pas totalement impertinente, mais qui, dans son utilisation, n’enrichissait pas le discours. À contrario, la pièce de clôture du concert Stars du compositeur letton Ēriks Ešenvalds faisait intervenir un savant et original mélange d’harmonies vocales combiné aux harmoniques naturelles produites lorsqu’on frotte le buvant de verres à eau. L’effet ainsi produit était tout bonnement céleste.

Les membres de la chorale ne sont peut-être pas tous des chanteurs ou chanteuses d’expérience, mais nous avons pu constater le beau potentiel et la qualité certaine que la chorale de l’UdeM peut produire, notamment par une solide capacité de performance, une écoute et une attention diligente aux nuances et aux dynamiques souhaitées instiguées par le chef.

Au-delà de l’aspect performatif noté dans le cadre d’un cours académique, les éléments sur lesquels Matthew Lane devra se pencher dans le développement de la chorale sont la projection vocale de ses étudiant·es/choristes et l’intelligibilité du texte. Certes, l’acoustique de l’église sert grandement le répertoire choral dans son ensemble, en particulier des œuvres aux harmonies ouvertes et flottantes, mais, malgré les paroles et traductions de celles-ci fournies dans le programme, la compréhension des textes, notamment ceux en français, était hasardeuse. Entendre la chorale dans une plus grande variété de styles et d’esthétiques sera également un beau et plaisant défi autant formateur pour les choristes qu’agréable pour le public.

crédit photo: Tiago Curado

baroque / chant choral / chant lyrique

Ensemble Caprice et Ensemble ArtChoral | Un Messie divinement accessible

par Alexandre Villemaire

L’Ensemble Caprice et l’Ensemble ArtChoral, tous deux sous la direction du chef Matthias Maute, ont sonné la fin de la traditionnelle « saison des messies ». Devant une Maison symphonique fortement remplie pour un dimanche après-midi, les ensembles ont présenté leur version du fameux oratorio de Georg Friedrich Haendel. 

D’emblée, il faut le dire : la version de Caprice n’est pas nécessairement pour les puristes. Déjà en ouverture, Matthias Maute a présenté avec les musiciens « son » Hallelujah, une composition patine moderne classique dans laquelle le public était invité à participer en entonnant une mélodie simple qui formait un contre-chant compétitif avec les chanteurs et chanteuses de l’Ensemble ArtChoral.

Si l’attente du public était d’assister à un Messie de Haendel conventionnel d’environ trois heures avec le ritualisme habituel qu’appellent les salles de concert et l’aura de cette œuvre, alors vous risquez d’être déçu. Parlez-en à ma voisine de siège qui n’a pas passé un bon moment entre les interventions sympathiques de Matthias Maute et les applaudissements répétés du public entre les mouvements – que le chef n’a d’ailleurs jamais corrigés. Nous pouvons vivre avec des applaudissements sincères entre chaque air, dans la mesure où le contexte familier amené par Maute s’y prêtait. Mais des applaudissements pendant que l’orchestre s’affaire à donner la note pour le départ d’un récitatif… Au moins, cela n’est arrivé qu’une fois!

Cela étant dit, ces écarts aux usages du décorum n’affectent en rien la qualité globale du rendu de l’œuvre et de l’expérience musicale. La sélection des passages effectuée par Maute ne venait en aucun cas modifier le récit de la Nativité qui est au cœur de l’œuvre. La présentation qu’il a faite de chacune des parties, en déclinant les passages importants et la nature des interventions des personnages, était une médiation fort bien venue qui donnait à ce concert une ambiance ludique. La performance, quant à elle, était vocalement et musicalement engageante, magnifiée par une dynamique de scène qui se rapprochait pratiquement plus de l’opéra que de l’oratorio à la dimension plus austère. Les quatre solistes ont offert des performances senties et incarnées dont les affects ont encore une fois été mis en valeur par la présentation de Maute. Marianne Lambert était un ange Gabriel qui volait effectivement très vite avec des vocalises véloces et aériennes portées par un son cristallin. Sa performance, tout en contraste, de l’air « I know that my redeemer liveth » a été parmi les plus beaux moments du concert. La contralto Rose Naggar-Tremblay, même si elle n’avait pas le plus grand nombre d’interventions, les a livrées avec un sens dramatique où elle était autoritaire et « crachait du feu », notamment dans l’air « But who may abide the day of His coming ». Emmanuel Hasler, qui a aussi fait montre d’une présence scénique incarnée, était juste et royal dans ces interventions portées par un timbre cuivré, alors que Geoffrey Salvas en tant que « prophète qui aura réponse à toutes nos questions » était impérial et inquisiteur dans son air « The trumpet shall sound ». 

Aux performances des solistes, les chanteurs et chanteuses de l’Ensemble ArtChoral ont également fait forte impression dans une performance rigoureuse. Les intonations étaient justes, les nuances et dynamiques exécutées avec soin et intelligence. L’intelligibilité du texte était précise du début à la fin et entonnée avec vigueur. Seul petit accroc technique du concert : une confusion à l’orchestre pour une entrée royale de percussions et de trompettes précédant l’« Hallelujah ». Pour ajouter à la vivacité du concert, l’assistance s’est instinctivement levée alors que l’ensemble a entonné l’emblématique pièce.

Au final, dans la pléthore de concerts du Messie qui peuple le temps de l’Avent, la version de Caprice et d’ArtChora est un excellent compromis entre le traditionnel et l’accessible où la rigueur et la qualité ne sont en aucun cas sacrifiées. Au contraire, ce n’est que pur plaisir.

crédit photo: Tam Lan Truong

classique occidental / musique contemporaine

Dans le silence de la Nuit, la parole de Molinari

par Alexandre Villemaire

« Sombre, épuré et assuré de nous faire oublier les cantiques traditionnels de Noël. » C’est en ces termes, avec un brin d’ironie et d’humour, que la directrice artistique et premier violon du Quatuor Molinari a dressé l’esthétique du dernier programme de l’ensemble montréalais qui avait lieu à la salle de concert du Conservatoire de musique de Montréal avant les fêtes. Intitulé Nocturnes, ce concert n’était pas « la belle nuit de Noël » dans son sens le plus angélique, mais une évocation du caractère multiforme de la nuit, qui peut être à la fois douce et calme, mais aussi troublée et tourmentée. En introduction, Olga Razenhofer, Antoine Bareil (violons), Frédéric Lambert (alto) et Pierre-Alain Bouvrette (violoncelle) ont interprété deux extraits, soit le troisième et le cinquième mouvement du cycle Aus der Ferne de György Kurtág et Notturno de Luciano Berio. Les quatre comparses musiciens ont livré une interprétation investie avec aplomb et grande musicalité dans un univers musical aux dynamiques contrastantes et introspectives.

Dans Aus der Ferne – qui signifie « du lointain » en allemand –, les lignes musicales dépouillées et l’esthétique sobre des deux mouvements nous laissent dans un sentiment de suspension dans le temps alors que les sons nous parviennent comme des échos émanant du silence. Aus der ferne III est soutenu par le violoncelle qui martèle une pédale jouée en pizzicato dolce, autour de laquelle s’articule des traits aux cordes dans l’aigu et le médium de l’instrument, créant ainsi un état de flottement. Aus der ferne V porte le sous-titre Alfred Schlee, in memoriam. Composé par Kurtág quelques semaines après la mort de celui qui était le directeur des éditions Universal à Vienne et qui a notamment protégé des mains des nazis plusieurs grandes œuvres, ce court mouvement reprend le même écrin illustré précédemment avec la pulsation du violoncelle que les violons complètent par des interventions déchirantes et tendues avant qu’un fortissimo dissonant entonné par les quatre instrumentistes émerge de ce ton monotone, comme pour représenter le caractère tragique de la mort de Schlee.

Pièce centrale de la première partie, Notturno de Luciano Berio est une œuvre qui joue sur la dynamique du silence.  Berio disait lui-même : « Notturno […] il est silencieux, parce qu’il est fait de non-dits et de discours incomplets. Il est silencieux même lorsqu’il est bruyant, car la forme elle-même est silencieuse et non argumentative. » Ces discours incomplets, ces phrases fragmentées illustrent un discours qui se déploie constamment en allant de l’avant et qui évolue sans cesse. La dimension éclatée du discours musical est apparente et s’articule entre des moments d’une certaine sérénité et des interventions mordantes et dynamiques. Dans sa forme en apparence très ouverte, chaque instrument, chaque son et texture que ceux-ci créent ont leur importance. Et, dans ce qui peut sembler être une désorganisation, tout est calculé à la milliseconde près et rendu avec justesse et précision par les membres de Molinari.

Dernière œuvre du concert, le Quatuor no 6 de Bartók est un des sommets du répertoire du quatuor à cordes. Œuvre poignante composée vers la fin des années 30, alors que l’occupation nazie de la Hongrie commence, son caractère anxiogène et désespéré est palpable. Elle est traversée par un thème triste (Mesto) qui est réitéré sous différentes formes à travers les quatre mouvements telle une idée fixe. Dans le deuxième mouvement, le caractère martial tranche par son ironie avec le caractère sombre du thème principal. Peu à peu, la marche se transforme, se déforme, perd sa stabilité et son identité et entre dans une section rubato où le violoncelle entonne une mélodie folklorique pendant que les trois instruments poursuivent le thème de la marche, imperturbable. Le mouvement suivant reprend le caractère folklorique du précédent par une danse burlesque aux rythmes irréguliers. La pièce se conclut par le retour de la ritournelle qui envahit l’ensemble de l’instrumentarium du quatrième mouvement dans une des pages les plus intimistes du compositeur, où les nuances des instruments sont poussées dans leurs extrêmes douceurs avant de s’évanouir.

Fait rare pour un concert du Molinari, les musiciens ont offert au public un rappel avec humour: la version de Stille Nacht d’Alfred Schnittke, arrangée pour quatuor à cordes par Antoine Bareil. Le caractère ludique de cette prestation parsemé de dissonances savoureuses tranchait avec l’univers dramatique dans lequel nous évoluions depuis le début de la soirée et a apporté une certaine légèreté qui accompagnait la fin de ce programme nocturne magistral.

Au final, il n’y a qu’une seule chose sur laquelle on nous a menti : nous sommes immanquablement repartis en fredonnant « Ô, nuit de paix » !

alt-folk / chanson keb franco

Taverne Tour : Velours Velours

par Rédaction PAN M 360

Exutoire de Raphaël Pépin-Tanguay, Velours Velours roule sa bosse depuis 2020, se taillant rapidement une place parmi les coups de cœur de mélomanes d’ici.  Sa pop décomplexée, tantôt teintée d’accents rétro, tantôt brûlante de jeunesse, sert autant de trame sonore aux errances montréalaises qu’aux road trips gaspésiens. Il s’apprête à dévoiler toutes ses couleurs sur un tout premier album à paraître en janvier 2025.

Velours Velours has been making waves since 2020, quickly earning a place among the favorites of local music lovers. His uninhibited pop, sometimes tinged with retro vibes, sometimes brimming with youthful energy, serves as the soundtrack for both Montreal wanderings and Gaspé road trips. He is set to unveil his full spectrum of colors with a debut album coming in January 2025.

LE SPECTACLE EST GRATUIT!

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classique persan

Au Centre des musiciens du monde : ravissement persan avec Kayhan Kalhor

par Frédéric Cardin

Hier soir au Centre des musiciens du monde de Montréal, ce sont près de 90 minutes ininterrompues de musique sublime que nous avons entendues, interprétées par l’un des plus grands musiciens au monde, Kayhan Kalhor, maître du kamancheh. Je ne parle pas ici uniquement de son statut au sein de la musique classique persane, pour laquelle il est certainement LE musicien de son époque, et peut-être même de toutes les époques, mais bien de son génie comme artiste musical, tous genres confondus. Kalhor est un virtuose et interprète dans une classe à part.

Hier, il était sur scène pour donner le dernier concert d’une vaste tournée internationale pour le programme intitulé Chants d’espoir. Il était entouré des Montréalais Kiya Tabassian au setar et Hamin Honari au tombak ainsi que de son compatriote Hadi Hosseini au chant. 

Concert de Paris (sans Hadi Hosseini) : 

Un tour de force artistique ou l’improvisation instrumentale côtoie naturellement la poésie classique persane (celle de Saadi, qui a vécu au 13e siècle) rendue avec brio par Hosseini, l’une des voix les plus affirmées et accomplies du chant classique persan. De longues mélopées savamment ornementées ont échangé avec les commentaires des instrumentistes, enchaînant épisodes contemplatifs et introspectifs, avec d’autres plus énergiques et mouvementés. Les airs qui se sont imbriqués les uns dans les autres sans aucune pause, provenaient en partie du répertoire savant mais surtout de la spontanéité des musiciens sur scènes, tous remarquables improvisateurs. Un concert qui affichait complet, investi en grande partie par de nombreux membres de la communauté iranienne, mais pas que. Un public très attentif et respectueux duquel je n’ai entendu aucune sonnerie inopinée de téléphone! Le public de l’OSM et de l’OM devrait en tirer quelques leçons…

Concert au centre des musiciens du Monde à Montréal : 

 

Montréal se doit d’être fière de ce genre d’événement car c’est un peu grâce à elle qu’il peut exister. Kiya Tabassian, de l’ensemble Constantinople, est un ancien élève de Kalhor, qui a lui-même vécu un temps tout près de la métropole (il a d’ailleurs un passeport canadien en plus de l’iranien), et Hamin Honari est déménagé de Vancouver pour pouvoir profiter des opportunités artistiques offertes ici. Et au milieu de tout cela, le Centre des musiciens du monde, qui continue d’impressionner par la qualité de ses projets et l’influence grandissante qu’il exerce sur la scène des musiques savantes non-occidentales, participant activement à construire la réputation de Montréal comme l’une des meilleures villes pour les musiques du monde en Occident, peut-être la meilleure en Amérique. 

DÈS JANVIER AU CENTRE DES MUSICIENS DU MONDE : UNE NOUVELLE SÉRIE DE CONCERTS TRÈS INTIMES, UN MERCREDI PAR MOIS. DÉTAILS À VENIR SUR LE SITE DE L’ORGANISME.

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