Arrive sur scène celui que tout le monde attend, Yamê !!! Vêtu de rouge de la tête au pied, un pull sans manche et un pantalon en cuir, on entend d’abord des chœurs mais sans choristes sur la scène. Ensuite, sa voix résonne seule, puis elle est accompagnée par son clavier, également de couleur rouge.
Il ouvre le bal avec son tube Ayo Mba, que toute la salle connaît par cœur. D’abord juste avec le clavier, puis la batterie de Daryl embarque quelques minutes après. Le public est déjà en feu alors que nous ne sommes qu’au premier morceau. Les applaudissements semblent interminables.
Il s’éloigne de son clavier le temps de la chanson Lowkey et se met plus à l’aise pour danser en chantant, avec les influences africaines dans cette chanson.
Avant de jouer un morceau, il fait du storytelling afin d’expliquer le contexte et tente de le faire avec des anecdotes marrantes.
« Je sais pas à Montréal comment ça se passe, mais à Paris, y a un truc que je kiffe quand même, ce sont les jam sessions », avant de jouer quelques notes au piano pour introduire ses musiciens, Romain et Daryl, et expliquer le concept des jam sessions. Et sans transition, il poursuit avec Business dans lequel il fait chanter l’audience.
L’énergie monte considérablement lorsqu’il chante les premières notes de Call of Valhalla, que ma voisine dans la soixantaine connaissait par cœur. Il quitte de nouveau son clavier pour sauter sur scène devant un public en feu. « D’habitude on est plus nombreux sur scène mais à cause des billets d’avion et tout, on n’est pas aussi nombreux », confie-t-il, ce qui explique les voix des choristes qui ont été enregistrées pour combler leurs absences.
Il s’amuse avec son batteur en improvisant des sons devant lui, qu’il reprend à la batterie, le tout en s’éclatant et en rigolant.
« Tous les projets d’Elowi ont commencé avec un piano-voix », nous apprend-il, avant de nous feinter avec une reprise de Isn’t she lovely, qu’il abrège tout de suite en avouant qu’il ne connaît pas les paroles. Le public est mort de rire. Et il opte plutôt pour Kodjo, qu’il interrompt en plein milieu pour raconter une blague, et poursuivre comme si de rien était. On voit bien dans son show l’influence de l’improvisation, rien n’est coulé dans le béton, tout est malléable.
Autre moment fort du spectacle, sa reprise inégalable de La Bohème, de Charles Aznavour, que tout le monde chante, sans exception.
Il poursuit avec La Maille, seul au piano, puis avec ses musiciens qui prennent le relai pour Carré d’as, sur lequel il s’éclate sur scène. Cela lui a valu de longs applaudissements. « Je crois qu’ils sont très chauds là », dit-il au batteur.
L’apothéose du show était bien entendu durant Bécane, et encore une fois, on avait l’impression que la salle s’était transformée en grosse chorale, malgré l’absence des choristes. Il a profité de ce moment pour enchainer avec Bahwai pour garder le momentum, avec quelques pauses de batterie par moments. « Il m’a dit que le solo était trop long. Bon, c’était la dernière, ça va, fallait bien qu’on s’amuse un peu ! », ajoute-t-il en parlant de son musicien.
Belle façon de clôturer que d’avoir choisi Quête, qui ramène la touche afro à son concert et sur lequel le public s’est lâché. Bien sûr, on a eu droit à un petit rappel, Bécane, dans une version quelque peu différente de la première. « Merci Montréal d’être venu ce soir », conclut-il.
Avant de partir, j’ai dû demander à ma voisine dans la soixantaine comment elle avait entendu parler de Yamê. « C’est mon fils qui m’a fait découvrir cet artiste, et comme j’ai une moto, à chaque fois que je suis dessus, je mets la musique de Yamê à fond, surtout Bécane », me confie-t-elle. C’est ça Yamê, du plus jeune enfant aux grands-parents, tout le monde y trouve son compte.
C’est la chanteuse française Anaïs Mva qui a assuré la première partie du concert de Yamê aux Francos de Montréal, accompagnée uniquement de son guitariste. Très timide, elle interagissait furtivement avec le public, valsant entre des morceaux mélancoliques, comme Corps inerte et de la pop à la française. « Je suis contente d’être avec vous. On m’avait dit que vous étiez sympas mais là, je le vois en vrai », constate-t-elle.
Elle fait une reprise originale de Hey Ya!, d’Outkast, et invite le public à chanter avec elle. Elle termine avec la chanson XS, qui fait référence aux standards de beauté et les pressions que ça engendre sur les filles.
Photo gracieuseté des Francos