Déjà, le seul nom de la formation composée de Catherine-Audrey Lachapelle (la Virginie Francœur de District 31) et de Léandre Joly-Pelletier est un heureux présage qui évoque les soirées rosées du mois d’août sous le ciel de la Gaspésie…
C’est aussi une image qui peut rappeller les flammèches festives et entraînantes du banjo, du violon, des guitares et de la mandoline du bluegrass.
Un style qu’a d’ailleurs choisi le duo, et en français à part ça, pour ce second EP après une incursion dans la langue de Bill Monroe, reconnu comme le père de ce genre musical qui est apparu dans les Appalaches, aux États-Unis, dans les années 1940 avec les Bluegrass Boys.
On ignore si le duo est un couple dans la vie, mais la thématique de l’opus renvoie à la quotidienneté des amoureux qui un jour s’inquiètent des mensualités à payer (On va-tu être ben!), un autre se déchirent et tanguent vers la fuite (Hymne à l’amour qui s’en va, allô Piaf), tandis que la semaine suivante, ils se promettent fidélité jusqu’au dernier souffle. Comme c’est le cas de la très touchante pièce L’éclaireur. Un éventuel succès radiophonique qui ne déplairait sans doute pas aux sœurs Boulay.
Contrairement à ce que le titre de l’œuvre laisse entendre, le chant yodel n’est pas très présent, hormis dans la pièce-titre – dont la thématique rappelle « De temps en temps, moi, j’ai les bleus » d’Angèle Arsenault –, mais l’esprit musical s’y retrouve avec ses progressions harmoniques, ses arrangements de voix (le duo) et de cordes, dont celles des excellents Kieran Poile au violon et MarcOlivier Tremblay Drapeau à la contrebasse.
Écriture simple mais non simpliste, ce qui n’est pas donné à tous, ensemble solide et accrocheur, les titres aviaires comme Tu t’es envolé ou Si j’avais des ailes (salut Charlebois) nous soufflent qu’il s’agit peut-être de la trame sonore tout indiquée pour attaquer la longue 132. Si seulement j’avais un char…