Formation émergente très prisée par la faune rock de South London il y a quelques années, HMLTD a
dû se farcir un parcours du combattant avant d’accéder aux grandes ligues – entente avortée chez Sony,
etc. Le band a finalement réussi à mettre au point un puissant explosif aux poudres de glam rock, punk,
post-punk, rock gothique, électro, polka, cabaret allemand des années 20, J-Pop/K-Pop.
Les déflagrations ici déclenchées révèlent la voix généreuse du soliste Henry Spychalski, ce dernier
s’inscrit dans une lignée de crooners flamboyants que génère la pop-rock anglaise depuis plus d’un
demi-siècle – David Bowie, Bryan Ferry, George Michael, Roland Orzabal, Holly Johnson et tant
d’autres. Chacun des titres de West of Eden est bricolé dans les règles de l’art : accroches, refrains,
ponts, incrustations de référents triés sur le volet, arrangements soignés, brassées de testostérone, tout
le remue-ménage propice à l’expérience rock.
Quant aux sujets abordés, ils sont à la fois fantaisistes, cartoonesques, tarentinesques, parfois troublants; on peut ainsi passer du fantasme sexuel à l’hyperviolence gratuite, c’est dire la sinuosité thématique au programme. Voilà une expression révélatrice de notre époque, à la fois conformiste et irrévérencieuse, se démarquant par un jeu éclaté de références « classiques ».