Le sixième album de Villagers offre la meilleure pop anglo-européenne qu’on puisse souhaite lorsqu’on cherche l’équilibre idéal entre classicisme et singularité. Le frontman irlandais Conor O’Brien, certes l’un des plus doués auteurs,compositeurs et interprètes de la décennie 2010-2020, offre une fois de plus des textes hypersensibles, empreints de vulnérabilité, textes qu’il interprète en toute délicatesse et qu’il enrobe de mélodies soyeuses, d’un riche discours harmonique. Cette pop de chambre impliquant une vaste palette instrumentale (cordes, anches, cuivres, claviers, guitares, vibraphone, basse, batterie, etc.), de solides compléments électroniques toujours au service de la forme chanson. Depuis la sortie de Becoming A Jackal en 2010, Villagers est progressivement devenu un gage d’excellence, une référence incontournable. Au Royaume-Uni, Conor O’Brien s’inscrit désormais parmi les Paul McCartney, Andy Partridge, Paul Weller et autres Guy Garvey, ces songwriters capables de s’approprier le legs du grand corpus pop anglo-américain depuis les années 50 et d’en constituer un édifice pérenne.
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