Quand on écoute Titanic, on se sent à des années lumières de l’idée que l’on se fait de la musique mexicaine. Ici, nous sommes dans une pop expérimentale, d’avant garde, qui émane des quartier branchés de Mexico. Tout comme les courants de musique électronique, le rock expérimental est foisonnant dans la mégapole mexicaine.
Vidrio réunit Mabe Fratti, chanteuse et violoncelliste guatémaltèque installée à Mexico et le multi-instrumentiste Hector Tosta.Vidrio nous immerge dans une pop/jazz de chambre chanté en espagnol.
Parfois, on s’imagine dans une célébration ecclésiastique avec saxophones en échos, parfois, dans un club de jazz très obscur, d’où émane une énergie sertie d’inquiétude, voire d’angoisse. Pour faire contrepoint, il y a aussi des moments de douceur, d’espoir.
En plus du chant et du violoncelle de Mabe Fratti, il y a Hector Tosta (alias I la Catolica) à la guitare, au piano et aux claviers, Jarrett Gilgore aux saxophones et Gibran Andrade à la batterie. Ce quartette assez simple arrive à créer une ambiance très, très particulière.
Cet album est niché musicalement, mais curieusement, c’est sans doute le plus accessible où on peut entendre Mabe Fratti. Les deux opus solos de la compositrice guatémaltèco-mexicaine, par ailleurs très intéressants à mon humble avis, sont tamisés de violoncelles grinçants, de dissonances, d’expérimentations en tout genre.
Titanic est la porte idéale pour entrer dans l’espace très original de Mabe Fratti et ses deux disques : Pies sobre la tierra (2021) et Se Ve Desde Aqui (2022).
La jeune dame collabore aussi au groupe Amor Muere, un autre OVNI techno de Mexico.
Nous n’avons par fini d’entendre parler de Mabe Fratti et de Vidrio.