De Philadelphie, The War on Drugs et son leader Adam Granduciel surfent depuis 2005 sur une vague indie de heartland rock purement américain, suite logique et cohérente des générations antérieures. À l’esthétique folk-rock des années 60, 70, 80 et 90, celle de ce siècle ajoute quelques éléments électroniques aux fondements guitaristiques, sans toutefois modifier les choix harmoniques et le legs du passé. Ainsi, The War On Drugs a suivi le chemin des Bob Dylan, Neil Young, Townes Van Zandt, Bruce Springsteen, Gram Parsons, John Mellencamp, Tom Petty, Steve Earle, Dire Straits, Bonnie Raitt, Wilco, Fleet Foxes, Kurt Vile, Steve Gunn, tant d’autres. Durant une quinzaine d’années, les réformettes de The War on Drugs ont plu à des centaines de milliers de hipsters consensuels, il faut dire qu’il n’y avait pas matière à quelque égarement esthétique. On écoute ce cinquième opus studio de The War on Drugs et puis… sauf les textes personnels du frontman, pas grand-chose à relever à l’écoute de I Don’t Live Here Anymore, sauf la poursuite rigoureuse de la chanson rock états-unienne. Avec de tels albums où le conformisme ronflant domine la proposition musicale au nom d’une fière tradition, et ce malgré le perfectionnisme et la rigueur de ses artisans, la gent hipster prend ici son inévitable coup de vieux.
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