Nul n’est irremplaçable, dit-on. Or, après le décès de Gordon Downie en 2017, les quatre membres survivants des Tragically Hip ont décidé de faire mentir ce dicton. Avec raison, car cette formation était trop symbiotique pour accepter les greffons. Et que l’apport de Downie, notamment son vibrato chaud, sa plume supérieure et son charisme scénique, relevait de l’ontologie : ce qui n’est plus ne pourra plus être. Saskadelphia n’est donc pas un nouvel album à proprement parler, mais un recueil de six titres jamais endisqués. Mot-valise fusionnant Saskatoon et Philadelphia, Saskadelphia était le titre d’album qu’avaient suggéré les Hip aux bonzes américains de MCA, en 1990. Ces derniers l’avaient refusé, le jugeant trop « canadien ». Les Hip revinrent à la charge avec un terme encore plus canadien, Road Apples (on utilise le calque ici, « pommes de route », pour désigner le crottin de cheval). Les bonzes, qui n’en connaissaient ni l’origine ni le sens, le trouvèrent évocateur et l’acceptèrent… Quatre des pièces proviennent des séances d’enregistrement de Road Apples au studio Kingsway de Daniel Lanois, à La Nouvelle-Orléans : la lourdement funky Ouch (sœur de Twist My Arm), la stonienne Not Necessary, Crack My Spine Like a Whip (chanson d’ouverture du mythique concert au Misty Moon qu’avait diffusé MuchMusic) et Just as Well. Le musicophile a droit à une captation live de Montreal, la version studio n’ayant jamais été retrouvée. Cette chanson avait été créée à la suite de la tuerie de l’École polytechnique. Puis, la très brute Reformed Baptist Blues nous ramène encore plus loin dans le passé, c’est-à-dire avant le microalbum paru en 1987. L’intérêt d’une trouvaille archivistique (ou archéologique) tient largement dans la mesure du chemin parcouru par les créateurs. Saskadelphia témoigne d’une formation qui, à ses débuts, était déjà exceptionnelle.
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