Depuis plus d’une décennie, le couple français Lionel et Marie Limiñana s’affaire à pasticher un son psychédélique aux échos sombres et transatlantiques. À l’aide de bourdons hallucinés et de poésie débauchée, The Limiñanas attirent les spectres de l’Été de l’amour de 1967. Les Limiñanas sont devenus prophètes en leur pays après avoir suscité, au départ, plus d’intérêt aux É.-U. Leur adhésion à l’étiquette Because, en 2015, les a fait connaître à leur juste valeur en Europe. Il y a quelques années, Marie et Lionel ont formé L’Épée avec leur copain Anton Newcombe (The Brian Jonestown Massacre) et l’actrice iconique Emmanuelle Seigner. Ils firent ensemble une plongée provisoire dans la piscine franco-psyché rétro. Sur De Película, le cycle de collaborations des Limiñanas se poursuit avec Laurent Garnier, titan de la French Touch. Garnier a fait ses armes au légendaire club Hacienda, dans le Manchester des années 1980. La fusion subtile du rock et du rave est donc pour lui un territoire connu. De Película repose ainsi sur des grooves qui assurent, flottant sur l’air et se mouvant à un rythme raisonnable. C’est le confort qui prime, pas la vitesse : la pulsatoire Promenade oblique pourrait devenir l’hymne de l’année, sur les autobahns. Chez les Limiñanas, ces ondes rythmiques sous-tendent avec grâce les grondements d’orgue et les récits rocailleux. De Película est un album sublime surpassant d’ores et déjà la somme de ses parties. Il est en outre bonifié par le douloureux chant de charme de Bertrand Belin sur Au début c’était le début, puis par les intonations mordantes d’Edi Pistolas – de la légendaire formation dance-punk latino Pánico –, qui pimentent la très remuante Que Calor!.
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