La formation The OBGMs est à prendre très au sérieux. « Un groupe punk dont le leader est noir, ça existe, et nous voilà pour tout défoncer ! », c’est ainsi que Densil McFarlane le présente une bio lui étant consacrée dans le site web du label Black Box. Issu de Toronto, The OBGMs est une autre valeur sûre sur laquelle il va falloir compter. Ce deuxième album met en garde ses auditeurs : le trio n’y va pas avec des pincettes et y a mis toutes ses tripes. Avec cet opus, il entre dans la cour des grands. Les critiques sont unanimes : The Ends est une bombe à retardement. Les membres de Billy Talent et PUP ne tarissent pas d’éloges au sujet de l’album. Le trio a même déclaré par la suite « pouvoir aller de l’avant voire prendre sa retraite » après de tels retours.
Avec son premier album éponyme sorti en 2017, « le groupe a voulu plaire en pensant aux autres », The Ends en est l’antithèse : les sujets sont plus personnels, percutants, profonds et surtout libres de tout. Il est unique et colle parfaitement à la peau des protagonistes. Le trio y a mis tout son cœur, sa rage, son énergie et a su laisser parler son identité musicale. L’album a été réalisé par le grand Dave Schiffman (Trash Talk, PUP, Rage Against The Machine), les instruments et les rythmes y sont plus incisifs et agressifs, à l’image des titres Triggered et Karen O’s qui nous heurtent de plein fouet à cent à l’heure. McFarlane (chant/guitare) a beaucoup appris de ses erreurs et tourne la page sur son passé avec le saisissant titre Not Again. Il procède à sa propre remise en question autant qu’à celle de son rapport au groupe. Désormais, il est impératif de faire ce que veulent ses membres quoi qu’il en coûte, comme il le dit si bien sur Cash. Un esprit libre, des textes inflammables et une musique électrisante. Avec The OBGMs il suffit d’une étincelle pour mettre le feu aux poudres. Un produit hautement dangereux, mais nécessaire.