Composé du bassiste Dylan Desmond et du batteur Jesse Shreibman, la formation Bell Witch donne dans le funeral doom, une des branches les plus squelettiques du grand arbre metal. De l’autre côté, Aerial Ruin est le pseudonyme qu’utilise le chanteur et guitariste Erik Moggridge pour signer ses cantilènes dark folk. Stygian Bough est la nouvelle bannière sous laquelle tout ce beau monde a uni ses forces.
Ces sombres gaillards n’en sont pas à leur première collaboration puisque Moggridge prête sa voix aux chants funèbres créés par le duo de Seattle depuis ses débuts. Toutefois, cette fois-ci l’aède folk originaire de Portland, Oregon, n’est pas relégué au simple rôle de chanteur invité. Les trois musiciens ont conçu leurs nouvelles compositions conjointement. Ainsi, complaintes fantomatiques et monolithes de pesanteur électrique vont côte à côte sur ce disque, parfois dans un seul et même morceau.
Stygian Bough est une rencontre qui tourne à l’avantage de chacune des parties impliquées. Alors que les pièces acoustiques qui portent la griffe d’Aerial Ruin brillent avec davantage d’éclat grâce à l’apport de la basse, des percussions et de l’orgue Hammond joués par les deux membres de Bell Witch, les passages plus lourds ébauchés par le duo gagnent en richesse au contact de la guitare électrique de Moggridge. La réalisation de Randall Dunn – un des experts les plus réputés en matière de rock costaud – magnifie ce mariage. Le sentiment d’enfermement que communique habituellement la musique de l’une ou de l’autre des deux entités metal en présence n’en est que plus grand. Une union dont nous avons déjà hâte de connaître la suite.