… quatre, trois, deux, un… La bande son d’Owen Pallett pour le récent documentaire de Netflix, Spaceship Earth, a quitté la rampe de lancement en même temps qu’un autre album de l’artiste torontois, Islands, le 22 mai (lire notre critique d’Islands ici). Le temps constitue un thème important ici. Spaceship Earth, s’intéresse à la mise en quarantaine de deux ans qu’a dû subir l’équipage de l’écosystème autonome Biosphere 2. Avec en toile de fond les dangers croissants que coure l’environnement, le film revêt un intérêt tout particulier en cette période de confinement volontaire.
Les bois et les cordes de la pièce d’ouverture MountAnalogue laissent entrevoir une bande originale de film tout à fait convenable mais assez conventionnelle, et c’est effectivement le cas la plupart du temps. En fait, certains moments sont davantage des pastiches des titans de la musique de film comme Danny Elfman (The Test Module) ou Michael Nyman (Biosphere 2, IV). Toutefois, les mélodies et les juxtapositions dans les arrangements portent souvent une signature qui est indubitablement celle de Pallett, et il y a beaucoup d’écarts intéressants par rapport aux normes habituelles, des passages célestes au piano solo par exemple. Dans l’ensemble, ce n’est pas une œuvre canonique pour Pallett, et il est peu probable qu’elle lui vaille une deuxième nomination aux Oscars (la première était pour le travail acccompli avec Win Butler sur le film de Spike Jonze Her), mais elle a son charme.