Depuis plus de six mois, Gorillaz distille chaque semaine des titres de son nouvel opus Song Machine, Season One: Strange Timez. C’est avec un plaisir non dissimulé que l’on retrouve Damon Albarn et sa bande sur cet album que l’on pourrait qualifier d’« all-star ». Si nous avions été habitués à quelques invités surprises sur les albums précédents, cette fois-ci, toutes les chansons en comportent. N’allons pas bouder notre plaisir d’entendre Sir Elton John cohabiter avec le rappeur 6LACK ou encore le grand Tony Allen aux côtés de la star anglaise du grime, Skepta.
Une belle bouffée d’air frais que nous procure l’écoute de ce disque ! Chaque piste possède une ambiance bien à elle, où l’on ressent une certaine douceur, et le charme opère. Il est toujours difficile de prévoir, tout autant que de qualifier la musique de ce band extraordinaire. Cependant, les mélodies ne trompent pas et les mélanges de genres sont très bien pensés. En témoigne Dead Butterflies avec le rappeur Kano et l’artiste Roxani Arias dont le chant en espagnol apporte un merveilleux rayon de soleil. Un nouvel album de Gorillaz est toujours synonyme de voyage auditif. Ici, c’est au Congo que Daman Albarn nous emmène, avec la voix de Fatoumata Diawara sur le titre Désolé, ou ce sont les rythmiques qui nous entraînent avec le rap saccadé d’Earthgang, assez surprenant et efficace sur Opium. With Love To An Ex (avec Moonchild Sanelly) est un autre exemple de la diversité des genres que l’on retrouve. Albarn n’oublie pas non plus de faire valoir les musiciens de la scène britannique, Robert Smith (The Cure), Peter Hook (New Order), Leee John, Octavian, Kano, la sensation Slowthai et Skepta sont aussi de la partie.
Si on ne sait jamais où va nous emmener Gorillaz, cet album a le mérite de nous étonner à chaque piste. Il n’y a pas vraiment de fil conducteur cette fois-ci, mais chacune des pièces constitue un projet bien distinct et elles sont toutes aussi bonnes les unes que les autres, d’autant qu’on y explore et mêle les genres en brisant toutes les barrières sans jamais faire de faux pas. Et puis, il n’y a peut-être rien de bien étonnant sur le plan de la forme, mais le fond demeure toujours d’excellente qualité.