Cet album live est sorti depuis un moment déjà (janvier), alors mea culpa. Cela dit, comme c’est trop souvent le cas avec nos concurrents médiatiques traditionnels, personne n’a offert une recension de cette plaquette de sept morceaux, captés en Ontario et au Québec lors de deux concerts distincts. Difficile à comprendre quand on sait à quel point Bonnet est un maître impressionnant de son instrument. Il est certainement l’un des meilleurs guitaristes de la scène contemporaine canadienne, et plus.
Bonnet et ses partenaires Jonathan-Guillaume Boudreau à la contrebasse et Simon Bergeron à la batterie nous offrent des lectures vibrantes et raffinées de standards mémorables, On Green Dolphin Street, Nardis, My One and Only Love, Hava Nagila (traditionnel juif génialement fusionné avec Caravan) ou encore le classique (dans le sens de musique classique) Recuerdos de Alambra, magnifique chef-d’oeuvre de Francisco Tarrega.
Bonnet connaît bien ses prédécesseurs (Jim Hall, Wes Montgomery) et navigue dans leur sillage, mais il est également maître chez lui, comme on dit, et il distille un savoir aussi imprégné de valeurs classiques que modernes (je pense à Kurt Rosenwinkel), dans une pose artistique baignée de confiance, de sérénité et de beauté. Il y a quelque chose de zen et bienfaisant, même dans les passages plus agités, dans la musique de Bonnet. Une sorte de splendeur de l’élégance.
Un album de grande guitare jazz.