J’adore quand les groupes locaux font un tabac, quand ils percent le plafond de la scène et obtiennent la reconnaissance qu’ils méritent. Bien que je me fiche généralement de ce que pense Pitchfork, Ribbon Skirt (FKA Love Language) a récemment reçu une excellente critique du magazine musical pour son premier album, Bite Down. Et c’est bien mérité, pour un groupe qui a changé de nom, de lineup et de mode opératoire sonore au cours des dernières années.
Nous avons maintenant un groupe plus sombre, plus introspectif, qui a pris sa guitare rock indie atmosphérique bien connue et l’a plongée dans de nouvelles eaux psychédéliques (évidentes sur le premier album « Deadhorse »), pleines de shoegaze accrocheur et de post-punk qui touche à l’identité indigène (grâce à la chanteuse principale Tashiina Buswa), à la vie, au chagrin, aux traumatismes et à l’existentialisme.
Alors que « Deadhorse » et « Cellophane » jouent avec la mémoire et la perte, livrés avec le genre de chaos contrôlé qui suggère un naufrage émotionnel à peine tenu à distance, « Off Rez » associe des lignes de guitare dentelées à des paroles sur le déplacement et la survie, transformant un récit personnel en quelque chose d’hymnique. « Wrong Planet » est sans doute mon morceau préféré. Il frappe comme un orage qui se construit lentement, tout en tension et en tremblements, avant d’exploser dans un rock post-punk lacérant.
Buswa apporte une qualité magnétique, parfois brute, à chaque chanson, qu’elle livre les confessions fragiles de « Mountains » ou les crochets acérés de « Cut ». Sa voix porte le poids des histoires qu’elle raconte avec Ribbon Skirt : celles de la terre, des corps, des histoires et, peut-être, d’un avenir sombre mais plein d’espoir – sur le fait de ne pas simplement survivre, mais de mordre et d’aller de l’avant. Il faut aussi saluer le travail de Billy Riley à la guitare sur Bite Down, en particulier sur un titre comme « Earth Eater », et la batterie de Lan Thockchom qui rythme les moments les plus sinistres de l’album.
Avec Bite Down, Ribbon Skirt livre un premier album plein de cran, de tendresse et d’une écriture tranchante. C’est urgent, personnel et, surtout, c’est le début de quelque chose de vital.