Pressure Pin n’est pas tout à fait sorti de nulle part : ce projet émane d’un certain Kenny Smith, le batteur du nouveau groupe disco-art-punk La Sécurité. Superficial Feature, premier microalbum de cette entité, consiste en quatre chansons art-punk, post-hardcore et new wave frénétiquement hypnotisantes. Ça évoque un peu Squid et New Fries; j’ai été happé dès que les premières notes de guitare au ton étrange et de basse charnues, dans le morceau d’ouverture A New Movie. L’alternance de voix robotique – voire cafardeuses – et de cris hystériques est assez inouïe.
En outre, le mixage est fantastique, avec sa cacophonie de cuivres surplombée de guitares fébriles. Les textes s’apparentent parfois à des messages d’intérêt public; dans Complete Impulse Directive, par exemple, où Smith énonce exactement ce qui ne va pas dans notre société, au moyen de rimes de type « flux de conscience » avec une touche agitée et surréaliste. Et les brèves pauses entre les couplets sont très agréablement chaotiques.
Il y a tant de sons à saisir dans Limited Movement, la dernière pièce, qui ressemble presque à une satire de genres musicaux précis. Les guitares y deviennent folles et je n’arrive pas à déchiffrer ce qui se passe vraiment, mais c’est le but : je me laisse prendre au piège créé par Pressure Pin.
Comme tout microalbum en bonne et due forme, Superficial Feature m’a laissé sur ma faim. Quoi qu’il en soit, c’est un truc que je réécouterai quand j’aurai besoin d’une inspiration étrange.
Je me sens tout à fait prêt à composer avec cette nouvelle vague d’art-punk stimulante et démente de Montréal. Et j’espère que le projet Pressure Pin se poursuivra.