Ça bouge beaucoup au Portugal, musicalement. Ce premier album du multi-instrumentiste et producteur Pedro Ricardo en est une autre illustration.
Au-delà du Fado, ce chant traditionnel auquel on associe automatiquement le Portugal, il y a une jeunesse multiculturelle qui propulse le pays au 21e siècle .
Soprem bons ventos (Les Bons vents soufflent) est imprégné de folklore portugais, mais aussi brésilien et cap-verdien, passé dans une moulinette jazz et (très discrètement) électronique.
Pedro Ricardo est portugais. Il habite Berlin, il est autant DJ que musicien. C’est lui qui joue tous les instruments, sauf la batterie. Il y a beaucoup de piano, de guitares et d’autres instruments à cordes. Et des voix.
Il est assez rare que cela se produise, mais la pièce titre, qui amorce l’album, n’est pas la plus intéressante à mon avis. L’intérêt se trouve à partir du second morceau, appelé Tema 1, un thème vocal qui va se répéter et se développer à plusieurs reprises tout au long de l’album.
Puis arrive Déhéba, où le folklore, le jazz et le groove se font la cour. Puis Ode ao Gato (Ode au Chat), la pièce la plus franchement jazz du disque.
Par la suite, la douceur et les moments plus intenses alterneront. La pièce la plus électronique est A Marcha que o Monte Parou.(La Marche que la montagne a arrêtée). C’est un peu comme si ces nombreuses pièces courtes formaient différents mouvements d’une grande courtepointe musicale.
Soprem bons ventes est une très belle carte de visite pour Pedro Ricardo. La suite ne devrait être que plus passionnante.