Pathos Trio, de Brooklyn, est un trio piano/percussions composé de Felix Reyes et Marcelina Suchocka aux percussions et de Will Healy au piano. Leur approche décomplexée face à la création musicale contemporaine les amène à opérer une fusion esthétique et structurelle de la musique savante d’avant-garde avec l’électro multi-tendances, le rock et l’ambiant.
Polarity est leur nouvel album et est un florilège de compositions passablement différentes les unes des autres, qui, dans l’ensemble, donnent l’impression d’un hommage kaléidoscopique à Nils Frahm. On passe d’une sorte de drum’n’bass hoquetant où Steve Reich est également convié (Mega Cicada de Ian Chang) à un hymne synthwave rappelant la B.O. de Terminator (1984) et parcouru de drumsets hard-rock (Split de Phong Tran), en passant par du House convenu mais séduisant, genre Deadmau5 (PITY d’Andrew M. Rodriguez) et le mix industriel/jazz E.S.T./Indie de Monolitos (de Vincente Hansen Atria). L’ambient étrange et exploratoire, teinté de néoclassicisme, de 21600 (Paul Mortilla) complète le programme avec la synth-pop néo-minimaliste de Home/Gone (Clara Warnaar).
La sélection éclectique, de caractère plutôt solaire, est assurément plaisante, mais ne semble pas mettre les membres du trio acoustique en grand danger technique et interprétatif. Pour une représentation plus fidèle du talent brut de ces musiciens, écoutez leur album précédent, When Dark Sounds Collide, sur Bandcamp.
Cela dit, si Polarity n’impressionne pas, il procure d’agréables moments d’écoute musicale.