Originaire de Bogota, la formation s’est depuis ses débuts en 2017 rapidement acquise une solide réputation sur la scène punk internationale avec Ataque Hardcore Punk. Ce premier opus dévoilait avec robustesse les couleurs du quatuor, mais c’est davantage lors de ses nombreuses tournées à l’étranger qu’a opéré son magnétisme hors du commun. Le groupe a en effet réussi à développer au fil de ses concerts une impressionnante base de spectateurs dévoués à leur énergie. Il va sans dire que ce deuxième album était attendu avec impatience et ses quelques vingt-deux minutes abrasives sont à la hauteur des attentes.
S’étalant sur onze courts morceaux, Pacificar renoue avec son redoutable hardcore lo-fi. L’aspect charbonneux et violemment engagé fait allégeance au son cru du UK82 et se rapproche parfois du D-beat. L’ambiance désespérée est vaillamment assurée par des musiciens qui semblent infatigables et dont les structures hypnotiques pleines de subtilités ne prennent aucun raccourci. La charge vocale galvanise le propos rythmique à l’aide de hurlements où la verve hispanique brille de profondeur gutturale. La pièce de fermeture Mundo Infesto prend même des allures prophétiques en ces temps de pandémie.
Muro valide donc son statut étoilé avec cette œuvre phare du hardcore contemporain. Sans prétendre renouveler le genre, ses musiciens font preuve d’une fougue qui ne peut laisser personne indifférent. Leur musique est dense, guerrière et en tous points euphorisante. Pas surprenant que la formation détruise tout sur son passage. À découvrir si vous n’avez pas encore eu la chance d’être au centre volcanique de son mosh pit.