J’ai découvert l’Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp il y a quelques années lorsqu’il a joué à la Sala Rossa pour Pop Montréal ? Distorsion ? C’est un peu flou. C’était à l’époque de la tournée 2021’s Were Ok. But We’re Lost Anyway. Et maintenant, ils reviennent, cette fois au FIJM, pour présenter leur dernier album, Ventre Unique, une symphonie alt-rock magnifiquement déjantée. Honnêtement, c’est ce que Black Country New Road aurait pu être, mais pas en français.
Mais l’Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp, composé de 12 musiciens genevois, livre un opus chaotique, fiévreux et orchestral d’alt-rock qui brouille les frontières entre le post-punk, la no wave, le jazz et la musique de chambre moderne. L’album palpite d’une intelligence cinétique, rarement entendue dans la musique contemporaine. Il est à la fois anarchique et précis, sauvage et délibéré. De l’ouverture Toute Cassé, une marée montante de cordes, de batterie et de voix hurlées dans le post-punky Breath, au rhapsodique Coagule, le groupe marche à travers des houles dissonantes et des silences soudains comme une milice d’avant-garde disciplinée.
Chaque morceau de Ventre Unique semble pouvoir s’effondrer à tout moment – et c’est parfois le cas, glorieusement – pour trouver un nouvel axe autour duquel tourner. Dehors est complètement fou. Il n’y a pas d’ironie ou de détachement ici – juste une conviction à toute épreuve, un désir de défier à la fois l’auditeur et l’interprète. Si vous vous êtes déjà demandé à quoi ressemblerait une commune punk dirigée par Glenn Branca dans une apocalypse française brûlée par le soleil, l’Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp a la réponse, et vous pourrez en être témoin pendant le FIJM.