Dans cette véritable invasion de culture anglo-nigériane en cours sur les scènes de l’Occident, Obongjayar (alias Steven Umoh) semble évoluer hors piste. Ni afrobeat ni afrobeats au programme (ou si peu), le mec se balade ailleurs et fait sa trace… suivons cette trace sur ces 12 chansons d’un album sorti en mai 2022 : Some Nights I Dream of Doors. Sa voix cendrée survole une synth-pop ou art-pop inspirée, universelle, certes d’ascendance africaine durant certaines séquences mais aussi puisant dans des ressources mondiales non racisées en matière de composition, arrangements de claviers et synthés modulaires, beatmaking, saxo et plus encore. Transplanté au Royaume-Uni, il use de procédés peu courants en Afrique, ce qui n’est pas une garantie de succès on en convient mais Obongjayar s’avère un fort bon mélodiste doublé d’un solide parolier et surtout, un créateur libre. Imaginatives, diversifiées, ses compositions portent parfois des charges d’une belle complexité et, surtout, se distinguent toutes dès les premières mesures. Il est réjouissant de voir de tels artistes émerger de l’Afrique urbaine (Calabar, dans le cas qui nous occupe), ce qui en démontre la profondeur acquise et à venir. À découvrir sur scène (Rio Tinto) sans débourser un seul rond, le 6 juillet prochain au FIJM.
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