La dernière liste d’écoute que j’ai confectionnée pour une amie comportait ces quelques femmes qui m’ont émue de leur simple voix. Je lui disais être facilement bouleversée par celles qui savaient faire de leur corps un temple dans lequel résonnent toutes ces émotions que l’on recueille, et que leur voix sublime.
De celles qui ont cette chance, capables d’harmonies élégantes et profondes à la fois, capables d’être elles-mêmes, brillantes, impressionnantes, et si vulnérables à la fois, je n’avais pas encore entendu celle dont les notes seraient comme faites pour moi, mais la voilà.
Soft & Tender, publié en novembre 2020, répondait à ce besoin de tendresse (comme son nom l’indique), avec cette pointe touchante de maladresse et de rêverie. Novembre, c’est le mois des scorpions, des enveloppes de couvertures cotonneuses. C’est la période propice à la construction d’un cocon aux murs feutrés, que Nova vient caresser de sa voix grave, voix qu’elle effeuille par endroits (dans le morceau Bedroom Walls, notamment), avec la maîtrise d’un son en apparence plus fragile, qui se prête aux états d’âme qu’elle nous autorise.
Cet équilibre trilingue – enrichissant en ce que les sonorités de différentes langues apportent au chant –, ponctué de piano en sourdine, de sons électroniques discrets et de guitare folk dépouillée (là où la magie opère), entre l’opéra et la berceuse, et quelques digressions aux accents orientaux, apporte ce qu’il fallait de poésie, de candeur, de douleur, peut-être aussi, et de saveur à notre petit monde.
C’est tout cela à la fois, qui méritait bien de faire partie du palmarès des voix de femmes qui d’un rien nous transpercent. Alors merci Nova, d’avoir mis le cœur à l’ouvrage, et à bientôt sur la scène.