Comment ce colosse de Feldman, qui faisait plus six pieds et pesait près de 300 livres, a-t-il pu, paradoxalement, composer une musique d’une telle délicatesse? Toru Takemitsu croyait que c’est peut-être qu’il était si myope que lorsqu’il écrivait sa musique, «c’était comme s’il touchait les notes avec ses yeux.» Ce qui fait de ce coffret une réussite aussi exceptionnelle, c’est l’incroyable souci du détail qu’on y a apporté. Tout, de sa longue et patiente préparation jusqu’aux très éclairantes notes du livret, rédigées par le pianiste, y a fait l’objet de soins passionnés. La prise de son est si formidablement intime et tactile que l’auditeur a l’impression d’être assis à la place du pianiste. Elle révèle les subtilités de cette musique comme jamais.
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