Une des conséquences les plus positives de la montée en grâce de la musique de film dans les salles de concerts et dans le canon de la musique classique occidentale, c’est l’ascension parallèle des compositeurs associés étroitement à cette musique, et surtout leurs œuvres ‘’savantes’’. En voici trois beaux exemples. Le Quatuor et le Trio de Miklós Rózsa (Ben-Hur, Spellbound, Quo Vadis?, The Lost Weekend, King of Kings, etc.) baignent dans des atmosphères qui ne sont pas sans rappeler ici et là certaines pages hollywoodiennes, mais en plus sombre et tissées dans des textures et des couleurs évoquant le romantisme tardif de Barber ou Copland, parfois même un brin du modernisme de Bartok. Echoes for String Quartet de Bernard Herrmann (Psycho, Vertigo, North by Northwest, etc.) est une oeuvre encore plus intéressante : elle a été écrite en 1965, la maturité du compositeur, et après deux échecs personnels particulièrement déprimants, soit le départ de sa femme et le rejet de sa musique pour Torn Curtain par Hitchcock. Il n’allait plus jamais écrire pour son collaborateur préféré, ce qui le laissa dans un état d’esprit particulièrement sombre. Si Echoes n’est pas une traduction fidèle et mur à mur de cette noirceur, il est parcouru de fluides dramatiques qui trahissent cette brume psychologique. Mais plus que cela, le quatuor d’une vingtaine de minutes d’un seul trait est une brillante synthèse du langage de Herrmann à travers quelques décennies de vie hollywoodienne (oui, ici et là on perçoit quelques ‘’échos’’ de Psycho!). Les dernières mesures sont particulièrement poignantes, faites de sonorités étiolées, disparaissant comme vapeur au vent, à l’image du génie de ce créateur original, s’évanouissant doucement dans l’oubli d’une industrie qui commençait à regarder ailleurs. Ensemble Merian (constitué de musiciens issus des orchestres de Francfort) est excellent mais surtout promis à d’autres explorations du genre car il dit vouloir se consacrer au répertoire de concert des grands compositeurs du cinéma. Nous resterons à l’affût d’autres perles du genre dans le futur!!
Tout le contenu 360
Interview latino/cumbia
Mundial Montréal | Empanadas Ilegales : la cumbia est partout, aussi à Vancouver !
Par Alain Brunet
Interview latino/americana/folk
Mundial Montréal | De l’Argentine à la France, la folktronica organique d’ Aluminé Guerrero
Par Frédéric Cardin
Interview Chanson francophone/pop
Émile Proulx-Cloutier symphonique | L’Orchestre de l’Agora et Nicolas Ellis au rendez vous
Par Alain Brunet
Interview americana/blues mandingue/Afrique/jazz
Mundial Montréal | Abdulaye Nderguet et Emmanuel Bex cherchent l’âme du blues et… trouvent le jazz, le funk, l’Afrique
Par Alain Brunet
Interview classique occidental/classique
Violons du Roy / Chapelle de Québec| Le Messie de Handel selon Bernard Labadie
Par Alain Brunet
Interview Musiques du Monde
Mundial Montréal | Eli Levinson nous présente TOUTE la programmation!
Par Alain Brunet
Critique d'album americana/jazz 2024
Peggy Lee & Cole Schmidt – Forever Stories of: Moving Parties
Par Frédéric Cardin
Critique d'album Musiques du Monde 2024
Andrew Wells-Oberegger – Déjouer le glas
Par Frédéric Cardin
Critique d'album Musique contemporaine 2024
Alfredo Santa Ana – Before the World Sleeps
Par Frédéric Cardin
Critique d'album classique occidental/classique 2024
Elisabeth Saint-Gelais – Infini
Par Frédéric Cardin
Critique d'album classique occidental/classique 2024
Steven Osborne/London Philharmonic Orchestra, dir.: Edward Gardner – Tippett : Concerto pour piano; Symphonie no 2
Par Frédéric Cardin
Interview classique occidental/classique/Experimental/expérimental / contemporain/Musique contemporaine
Le cinéma intérieur de la compositrice et artiste sonore Roxanne Turcotte
Par Frédéric Cardin
Critique de concert rock/Métal
Coup de coeur francophone : zouz, La Sécurité et René Lussier au Club Soda | Lourd et angoissant
Par Sami Rixhon
Critique d'album hip-hop/jazz 2024
Coup de cœur francophone | Original Gros Bonnet – Le vide
Par Jacob Langlois-Pelletier
Interview classique