Depuis, nouvel opus de Lydia Képinski, se fonde d’abord sur le texte et la voix de l’autrice et compositrice. Arrangés et réalisés par Blaise Borboën-Léonard de concert avec la principale intéressée, ces accompagnements dance-punk, techno, synth-pop, électro-pop, euro-disco ou dream pop fournissent assez de repères pour nous éviter de réfléchir à la nature de ces pulsations binaires, entrelardées d’éclaircies plus ambient… et nous conduire à nous se pencher sur les mots, mine de rien. Depuis les débuts encore récents de Lydia, c’est ce qu’on repère d’abord, bien au-delà de sa facture sonore néanmoins relevée. Elle chante ses textes avec une fougue contribuant à charger le propos, au-delà du sens et de l’adresse littéraire dont elle fait preuve. On ne se repose pas avec Lydia Képinski, dont la plume intense et farouche sait raconter sa vie sans trop en dire… Un road-trip sur la Côte-Nord sans faire dans la redite, une invitation sensuelle à la piscine ou une immersion d’un tout autre type dans la Pologne ancestrale, ben oui, Képinski. Elle sait explorer les recoins d’un ego très affirmé, de son talent assumé aux limites de l’arrogance, des failles possibles de sa psyché, des limites que pose le narcissisme suralimenté dans la sphère publique, on en passe évidemment. N’ayons crainte, les textes très travaillés de cette artiste ont le grand mérite de ne pas sentir le travail, ou si peu. En fait, ce Depuis se bonifie au fil des écoutes. On finira par le trouver très bon, peut-être plus encore.
